"Et nous qui sommes guéris, qu'allons-nous devenir?" Plus que les mots, le regard fixe et grave de Marie Boongo dit toute l'incertitude d'une survivante d'Ebola qui peine, en République démocratique du Congo (RDC), à retrouver sa place parmi les vivants.
Après trente jours d'épreuve, cette Congolaise de 58 ans a quitté, mi-septembre, guérie, le centre de prise en charge des victimes de cette maladie installé par Médecins sans frontières (MSF) à Lokolia, environ 800 km au nord-est de Kinshasa. Son calvaire n'a pas pris fin pour autant à sa sortie de l'hôpital, dans la forêt équatoriale.
Revenue à la vie, elle découvre que la fièvre hémorragique a emporté la plupart de ses proches: huit de ses neuf enfants, deux de ses petits-enfants et deux autres membres de sa famille, dont sa soeur aînée. Par chance, il lui reste son mari. "Nous étions à un enterrement lorsque j'ai eu l'impression d'avoir...