Un rapport du Conseil de l'Europe s'inquiète mardi du développement en Hongrie d'un discours public antisémite, raciste et homophobe. Strasbourg s'interroge également sur le peu de réactions des autorités hongroises.
La Commission européenne contre le racisme et l'intolérance vise en premier lieu le Jobbik, un parti d'extrême droite qui a obtenu 20,54% des voix aux législatives d'avril 2014, mais aussi le Fidesz, le parti conservateur au pouvoir du Premier ministre Viktor Orban.
"Un journaliste en vue, cofondateur et membre du parti au pouvoir Fidesz, a publié en 2013 un article dans lequel il qualifie une grande partie des Roms d'animaux qui n'ont pas droit à la vie. De même, le représentant personnel du Premier ministre pour les affaires culturelles a publiquement déclaré en 2014 que le monde du théâtre devrait être libéré du 'lobby des pédés'", rappelle cet organe de supervision.
Tout en saluant le renforcement en Hongrie des dispositions pénales relatives à l'incitation à la haine, la Commission regrette qu'elles soient "toujours très peu appliquées" et critique leur caractère trop restrictif. Il faut, pour envisager des sanctions, que la personne incite à un acte de violence produisant un danger manifeste et immédiat.
"Cela se traduit par une impunité qui pourrait expliquer la persistance de diverses formes de discours de haine", affirme le rapport.