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Le CICR déterminé à reprendre ses activités en Ukraine après la mort de son délégué

Malgré le décès de son délégué la semaine dernière, le CICR souhaite reprendre ses activités sur le sol ukrainien, gelées depuis le 2 octobre.

09 oct. 2014, 17:19
CICR

Le CICR est déterminé à reprendre ses activités en Ukraine, malgré la mort de son délégué il y a une semaine. Le corps du délégué suisse tué à Donetsk, Laurent Du Pasquier, a été rapatrié jeudi en Suisse. Une cérémonie d'adieux aura lieu vendredi à la Collégiale de Neuchâtel.

"Nous sommes encore sous le choc de la mort de Laurent Du Pasquier", a déclaré lors d'une conférence de presse à Genève le directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Dominik Stillhart.

Le corps du délégué suisse a été rapatrié jeudi, a-t-il indiqué. Toutes les opérations du CICR en Ukraine sont gelées depuis le 2 octobre.

Le directeur des opérations du CICR pour l'Europe centrale et de l'Est s'est rendu cette semaine à Kiev avec le directeur adjoint des opérations pour "comprendre ce qui s'est passé" et comment poursuivre les activités dans l'est de l'Ukraine en assurant la sécurité du personnel de l'organisation, a précisé M. Stillhart.

Revoir le dispositif

"Il nous faut revoir notre dispositif, où nous pouvons travailler, ce que nous pouvons faire, mais nous sommes déterminés à reprendre nos opérations en Ukraine", a affirmé Dominik Stillhart. Il a souligné que les besoins sont importants, le cessez-le-feu très fragile et qu'à l'approche de l'hiver 300'000 déplacés ont besoin d'aide.

"Nous avons demandé aux autorités de faire une enquête. Nous ne sommes plus sur place à Donetsk. Jusqu'à présent, nous n'avons aucun élément pour dire d'où les tirs sont venus et qui sont les responsables" de la mort du délégué, a dit le directeur des opérations du CICR.

Il a rappelé que le délégué suisse tué à Donetsk la semaine dernière est le troisième délégué mort cette année dans l'exercice de ses fonctions, après un autre expatrié suisse assassiné le 4 juin à Syrte en Libye, Michael Greub, et un employé local le 8 mars en République centrafricaine.

"Cela montre à quel point il est difficile de maintenir un accès aux victimes dans un grand nombre de pays", a-t-il souligné.

Menaces de l'Etat islamique

Enchaînant sur la situation en Syrie et en Irak, le responsable du CICR a indiqué que l'organisation n'a pas de contact avec la direction de l'Etat islamique (EI). "L'accès aux zones contrôlées par l'EI en Irak est extrêmement limité", a-t-il dit.

Les seuls contacts sont entretenus avec des tribus soutenant localement l'EI en Irak, qui ont prévenu le CICR "de ne pas envoyer d'expatrié dans ces zones car ils seront kidnappés", a précisé M. Stillhart.

Le CICR n'a pas d'accès au territoire syrien à partir de la Turquie, "en raison de relations difficiles avec le gouvernement d'Ankara". Toutefois, il a pu réaliser des opérations à travers les lignes de front en Syrie ces dernières semaines, notamment à Alep, mais "l'aide est loin d'être suffisante".

Trou financier

L'institution a aussi alerté jeudi les donateurs sur sa situation financière. En raison de la multiplication des crises cette année, et à la suite de onze extensions budgétaires, il manque actuellement 132 millions de francs dans un budget record de 1,3 milliard de francs, a indiqué le directeur des opérations.

Les activités au Soudan du Sud sont particulièrement sous-financées. Il manque 40 millions sur les 130 millions indispensables "pour éviter une famine l'année prochaine" dans ce pays, a averti Dominik Stillhart.

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