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Le Chili commémore le coup d'Etat de Pinochet

Les partis politiques chiliens commémorent parallèlement le 40e anniversaire du coup d'Etat et rendent hommage aux victimes de la dictature.

10 sept. 2013, 07:26
epa03858502 A woman hangs a photograph on the memorial of detained and dissapeared people during the dictatorship in Santiago de Chile, Chile, 08 September 2013, which was installed at the end of march in the Chilean capital. The march was held to commemorate the 40th anniversary of the military coup led by General Augusto Pinochet against the Government of Salvador Allende and Allende's death on 11 September 1973. Riots were registered between demonstrators and Chilean Police close to General Cementery. EPA/Felipe Trueba  EPA/Felipe Trueba

La gauche chilienne et le gouvernement de centre-droit du président Sebastian Piñera ont commémoré séparément lundi le 40e anniversaire du coup d'Etat du général Augusto Pinochet. Deux cérémonies ont eu lieu dans deux lieux emblématiques de la capitale Santiago.

Une cérémonie s'est déroulée au Palais présidentiel de la Moneda en présence de M. Piñera. La gauche, elle, s'est retrouvée autour de l'ex-présidente Michelle Bachelet, candidate à la présidentielle du 17 novembre, au Musée de la Mémoire, qui réunit notamment les archives et témoignages des quelque 3000 morts et disparus sous le régime militaire.

Mme Bachelet comme M. Piñera ont condamné avec force les violations des droits de l'homme commises durant la dictature. Ils ont demandé que toute la lumière soit enfin faite sur les exactions de la junte militaire, 40 ans après.

Vues divergentes

Mais leurs vues divergent totalement sur les conditions politiques qui ont conduit au coup d'Etat contre le président Salvador Allende, qui voulait mettre en marche un socialisme à la chilienne avant d'être renversé par la droite militaire et l'hostilité des milieux d'affaires et des Etats-Unis.

"Cette douloureuse fracture de notre démocratie n'a pas été quelque chose de soudain, d'intempestif ou de surprenant", a déclaré le chef de l'Etat. "Ce fut plutôt la conclusion prévisible, bien que pas nécessairement inévitable, d'une longue et douloureuse agonie des valeurs républicaines", a-t-il ajouté.

A quoi Michelle Bachelet a rétorqué: "Il n'est pas juste de parler du coup d'Etat comme d'une fatalité inévitable. Il n'est pas juste d'affirmer qu'il y avait une guerre civile en devenir, parce que pour assurer la continuité et soutenir la démocratie, il aurait fallu davantage de démocratie, pas un coup d'Etat".

"Les responsabilités de l'instauration de la dictature, les crimes commis par des agents de l'Etat, la violation des droits de l'homme ne sont pas justifiables, ne sont pas inévitables et sont la responsabilité de ceux qui les ont commis et de ceux qui les ont justifiés", a-t-elle ajouté.

"Hauts dirigeants" critiqués

Le président chilien a attribué la responsabilité morale des événements "à ceux qui exerçaient les plus hautes responsabilités au sein du gouvernement militaire et à ceux qui, connaissant les faits, auraient pu prendre la parole pour prévenir les abus et souvent ne l'ont pas fait". Le gouvernement de M. Piñera compte trois anciens ex-collaborateurs ou sympathisants déclarés de la dictature.

Le 11 septembre, jour anniversaire du coup d'Etat, le gouvernement doit organiser une cérémonie religieuse à La Moneda. Dimanche, des dizaines de milliers de Chiliens ont défilé à Santiago pour la défense des droits de l'Homme.

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