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Le Caire: la mosquée évacuée, plusieurs morts

La mosquée du Caire dans laquelle plusieurs membres des Frères musulmans s'étaient retranchés, y compris des femmes et des enfants, a été évacuée ce samedi par la police. Des échanges de tirs ont eu lieu et il y a plusieurs tuées.

18 août 2013, 08:15
La mosquée a été évacuée violemment par la police.

La police a évacué samedi une mosquée du Caire où étaient retranchés des islamistes. Des échanges de tirs ont eu lieu, au quatrième jour de heurts ayant fait plus de 750 tués en Egypte, alors que le Premier ministre souhaite la dissolution des Frères musulmans.

Des tirs nourris ont retenti aux abords de la mosquée Al-Fath, dont ceux des policiers qui tiraient en l'air pour disperser les habitants, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. L'assaut a été lancé sur la mosquée assiégée depuis vendredi soir par les forces de l'ordre.

Les policiers ont réussi à extraire de force sept ou huit hommes au début de l'assaut mais la foule de résidents en colère les a copieusement battus à coups de bâtons et de barres de fer, selon le journaliste de l'AFP.

Plusieurs tirs

Des hommes retranchés et les policiers ont alors commencé à échanger des tirs nourris. Durant toute l'intervention, deux hélicoptères de l'armée survolaient les lieux à très basse altitude.

Les forces de sécurité ont immédiatement répliqué aux tirs des manifestants retranchés, selon le journaliste de l'AFP, avant de tirer des grenades lacrymogènes et de prendre d'assaut la mosquée.

Selon l'agence de presse gouvernementale MENA et une chaîne de télévision égyptienne privée, des tireurs ont ouvert le feu depuis le minaret sur les forces de l'ordre.

Et selon des journalistes de Reuters sur place, des coups de feu ont ensuite été tirés dans l'après-midi depuis une fenêtre du deuxième étage de l'édifice religieux.

Depuis vendredi soir, décrétée journée "de la colère" par les pro-Morsi, de nombreux manifestants s'étaient réfugiés dans la mosquée. Plus d'un millier s'y trouvaient toujours quand la police est intervenue, selon les Frères musulmans, l'influente confrérie de l'ex-chef de l'Etat.

Appel par les manifestants

Ces dernières 24 heures, notamment aux abords de cette mosquée, 173 personnes au total ont été tuées.

L'Egypte a connu mercredi la journée la plus sanglante depuis la chute du régime d'Hosni Moubarak en février 2011, avec 578 tués.

A l'aube, des images diffusées par des télévisions avaient montré des policiers entrés sans violence dans la mosquée et qui semblaient négocier avec les manifestants leur sortie.

Une manifestante à l'intérieur a dit à l'AFP que les pro-Morsi réclamaient la garantie de ne pas être arrêtés ou attaqués par des civils hostiles en sortant de la mosquée.

Des troubles ont également été signalés à Alexandrie, la deuxième ville d'Egypte, où des locaux des Frères musulmans ont été incendiés et un partisan de Mohamed Morsi a trouvé la mort, selon une source au sein des services de sécurité.

Autre manifestation attendue

Le ministère de l'Intérieur a de son côté annoncé avoir arrêté pour la seule journée de vendredi plus de 1000 islamistes. Les Frères musulmans, qui accusent l'armée d'avoir mené un "coup d'État sanglant" contre M. Morsi, détenu au secret depuis sa déposition début juillet, et d'avoir établi depuis un "État policier", appellent désormais à descendre tous les jours dans les rues après la prière de la mi-journée.

Environ 250 proches des Frères musulmans sont visés par une enquête du parquet pour meurtre, tentative de meurtre et terrorisme, selon MENA.

Durant les heurts, qui ont fait officiellement vendredi au total 95 tués au Caire, le fils du Guide suprême des Frères musulmans a été mortellement touché par balle sur une place proche d'Al-Fath, a annoncé la confrérie.

Par ailleurs, le frère du chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri a été arrêté dans la banlieue du Caire pour "soutien" à M. Morsi, ont annoncé des responsables des services de sécurité.

Critique

Le gouvernement affirme désormais "combattre le terrorisme" mais le choix de la solution sécuritaire qu'il a adopté depuis mercredi a provoqué une salve de critiques à l'étranger.

Le Premier ministre de transition, Hazem Beblawi, a lui proposé la dissolution des Frères musulmans.

Ceux n'ayant pas commis de violences pourront participer à la transition dans le pays, a toutefois dit de son côté Moustapha Higazy, conseiller du président par intérim Adly Mansour.

L'Union africaine (UA) a appelé samedi toutes les parties à la retenue. Le président bolivien Evo Morales a qualifié les violences de "génocide" et une centaine de soutiens des Frères musulmans ont manifesté à Berne. Ils étaient des milliers d'Arabes israéliens dans les territoires palestiniens et plus de 10 000 dans plusieurs villes turques.

 

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