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Lampedusa: une quinzaine de corps retrouvés

Les opérations de recherche des corps des victimes du naufrage d'un bateau de migrants au large de Lampedusa ont repris ce dimanche midi. Déjà 15 corps ont été sortis de l'eau. Le lourd bilan de ce drame se chiffre entre 300 et 360 morts selon les autorités italiennes.

06 oct. 2013, 14:40
Des habitants de Lampedusa se sont réunis en mémoire des victimes du drame.

Une quinzaine de nouveaux corps ont été retrouvés dimanche à Lampedusa où un naufrage a provoqué jeudi la mort de centaines de migrants. La ministre italienne de l'Intégration, Cécile Kyenge, en appelle à des politiques d'immigration plus ouvertes en Italie et en Europe, à la veille d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE.

La macabre opération, suspendue depuis vendredi pour cause de mer agitée, a repris tôt dimanche matin. Les plongeurs ont récupéré 16 nouveaux corps, quinze hommes et une femme, ont indiqué aux médias des responsables locaux.

Ces nouvelles découvertes macabres portent à 127 le total des cadavres retrouvés depuis que le bateau où s'entassaient entre 480 et 520 Somaliens et Erythréens, partis de Libye, a pris feu puis coulé jeudi à l'aube près de l'île sicilienne. Les secours ont pu sauver 155 passagers mais redoutent un bilan de 300 à 360 morts.

Les corps se trouvent autour et dans l'épave de l'embarcation, qui repose à 47 mètres de profondeur à moins d'un kilomètre du rivage.

Les 155 survivants sont hébergés dans un centre d'accueil des migrants à Lampedusa. Mais l'endroit est surchargé: un millier de personnes s'entassent dans les lieux équipés pour recevoir 250 personnes.

"Indécent"

Les journalistes et les caméras de télévision n'ont pas été autorisés à pénétrer dans les locaux, mais, à travers le portail d'entrée, on pouvait apercevoir des familles avec enfants camper à l'ombre des arbres. Des matelas en mousse leur tenaient lieu de lit. Des vêtements séchaient sur des fils tendus entre les troncs.

"C'est indécent", a commenté Tommaso Curro, un député italien du Mouvement 5 étoiles (M5S). "Cette surpopulation est inhumaine", a commenté Gea Planeta Schiro, du parti centriste Choix civique de l'ex-Premier ministre Mario Monti. "Il y a une seule salle de bain pour plus de cent femmes et elles n'ont pas de savon pour laver leurs vêtements."

Changer la procédure

La ministre de l'Intégration italo-congolaise Cécile Kyenge, qui devait se rendre sur place dimanche, a annoncé dans le "Corriere della Sera" que l'Italie allait tripler les places pour l'accueil de réfugiés. Les centres pour immigrés vont passer "de 8000 places à 24'000 places", a-t-elle déclaré.

La ministre a souligné que "les flux migratoires ont changé": il s'agit davantage de réfugiés fuyant des conflits que d'émigrés économiques. "Les lois ne peuvent pas être punitives", a-t-elle argué.

Mme Kyenge a préconisé de changer la procédure en Italie. Depuis une loi adoptée par un gouvernement Berlusconi, la loi considère tous les migrants comme des "suspects" d'immigration clandestine et sanctionne les particuliers qui leur viennent en aide.

Porte d'entrée

Cette petite île entre la Sicile, la Tunisie et la Libye est devenue au fil des ans une des portes d'entrée de l'Europe pour les migrants africains à la recherche d'une vie meilleure. Les naufrages meurtriers sont fréquents.

Rome a obtenu que la question de l'immigration figure à l'ordre du jour de la réunion des ministres de l'intérieur de l'Union européenne prévue mardi à Luxembourg.

Avec d'autres pays du sud de l'Europe comme la Grèce et l'Espagne, l'Italie estime assumer un fardeau trop lourd. Rome voudrait aussi plus de coordination pour surveiller les côtes, surtout de Libye et de Tunisie, d'où partent les bateaux clandestins. Selon des ONG, entre 17'000 et 20'000 migrants ont péri en tentant de traverser la Méditerranée ces 20 dernières années.

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