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La scission au sein du parti de Berlusconi est entérinée

La rupture entre Silvio Berlusconi et son ancien dauphin Angelino Alfano a été entérinée, alors que le Cavaliere avait tenté in extremis d'éviter une scission entre "loyalistes" et "rénovateurs" pour relancer sa formation Forza Italia. M. Alfano a lui annoncé que les cinq ministres de centre-droit, dont lui-même, allaient rester au gouvernement d'Enrico Letta.

16 nov. 2013, 20:48
Lâché par les "rénovateurs", Silvio Berlusconi n'a pas pu éviter la scission au sein de son parti.

"Tu quoque fili" (toi aussi, mon fils): à la manière de César reconnaissant Brutus, qu'il considérait comme un fils, parmi ses assassins, le Cavaliere a adopté un ton mélodramatique lors d'un conseil national du Peuple de la Liberté (PDL) organisé pour célébrer la renaissance de Forza Italia, le parti avec lequel il avait gagné ses premières élections en 1994.

Même s'il n'a pas cité son nom, l'ex-chef de gouvernement a fait part de sa "douleur" après la décision de M. Alfano et des "rénovateurs" de ne pas participer à ce qui devait être une fête, et a avoué "n'en avoir pas dormi de la nuit".

"Nouveau centre droit"

M. Alfano, un avocat sicilien de 43 ans qui a fait toute sa carrière à l'ombre du Cavaliere a acté vendredi soir son "divorce" d'avec son mentor, entraînant dans son sillage plus de 50 parlementaires (sur environ 200) qui formeront des groupes autonomes sous l'étiquette "Nouveau centre droit" (NCD).

Lors d'une conférence de presse, M. Alfano, vice-Premier ministre dans le gouvernement gauche-droite d'Enrico Letta, a justifié un "choix très amer, douloureux mais juste", annonçant le ralliement de nombreux élus locaux à son mouvement, dont une "convention" nationale actera la naissance "dans les prochaines semaines".

"Il nous était impossible de faire précipiter le pays dans une crise politique qui aurait encore aggravé la situation des Italiens", a affirmé le quadragénaire. M. Alfano a précisé que les cinq ministres ex-PDL avaient adhéré au NCD.

Depuis le 3 octobre

Le parti de Berlusconi était en proie à de graves divisions depuis le 3 octobre quand, de façon inédite, une bonne portion du mouvement emmenée par M. Alfano avait refusé de suivre les consignes de vote du Cavaliere pour faire chuter le gouvernement au parlement.

Les divisions entre le camp des "colombes" favorables à la poursuite de l'action gouvernementale, et des "faucons" réclamant un retour aux urnes, n'avaient fait que s'aggraver depuis.

M. Berlusconi a tenté jusqu'au dernier moment de convaincre les "colombes" que le centre droit devait retirer son soutien au gouvernement dans la perspective d'un vote sur son exclusion du Sénat dans dix jours.

"Il est très difficile d'être allié au Parlement et de s'asseoir à la même table lors du conseil des ministres avec des personnes qui dans le même temps essaient de tuer politiquement le dirigeant d'un parti", a-t-il expliqué samedi, dans une allusion au principal parti de gauche, le Parti démocrate.

Vote sur sa destitution

Au passage, le magnat des médias a reconnu qu'il n'était plus - mathématiquement - "en mesure de faire chuter le gouvernement" Letta. Mais refusant d'ostraciser M. Alfano, Silvio Berlusconi, 77 ans, a estimé que le NCD allait "nécessairement appartenir" à la coalition dont Forza Italia sera, à ses yeux, le nouveau moteur après sa "résurrection".

Condamné à un an de prison pour fraude fiscale à l'issue du procès Médiaset, Berlusconi devra affronter le 27 novembre un vote au Sénat sur sa destitution en vertu d'une loi adoptée en 2012. Une destitution que le NCD ne votera pas, a également annoncé M. Alfano lors de sa conférence de presse, répétant "sa profonde affection" pour le Cavaliere.

"Premier acte de l'après-Berlusconi"

Pour le quotidien La Stampa, cette scission est "le premier acte de l'après-Berlusconi" avec une conséquence immédiate: "le gouvernement est sauvé, avec une nouvelle majorité, plus restreinte mais également plus soudée".

Même si, selon l'expert politique Marcello Sorgi, Enrico Letta devra aussi affronter "une opposition plus forte, au sein de laquelle Berlusconi et Grillo (le fondateur du mouvement Cinq Etoiles, ndlr) entreront en compétition afin de lui rendre la vie impossible", en chevauchant les idées les plus extrémistes.

 

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