16 h 10. La place de la Libération Al Tahrir, au coeur du Caire, est noire de monde. Sous les yeux des militaires juchés sur leurs tanks couleur sable, des milliers de badauds jeunes, enfants, parents et adolescents déambulent. Certains prient. D'autres discutent avec les soldats. D'autres encore immortalisent ce moment historique avec leur téléphone portable tout en scrutant le ciel.
Depuis quelques heures, des hélicoptères tournent sur la ville alors que des avions à réaction Mig fendent l'air et semblent s'offrir des tours de carrousel. «C'est la seule chose qu'a trouvée Hosni Moubarak pour nous impressionner», sourit Abdallah, barbe mal rasée et les yeux fatigués par plusieurs nuits de guérilla urbaine. «S'il pense que ces avions vont nous pousser à renter chez nous, il se trompe. Plus que jamais on exige le départ du vieux raïs malade.»
Gamal emboîte le pas de son camarade: «Ce ne sont...