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La Norvège adopte la déchéance de nationalité pour faire face au terrorisme

Pour faire face au terrorisme, la Norvège a adopté jeudi soir la déchéance de nationalité. Cette mesure concernera aussi les personnes condamnées pour génocide ou crimes contre l'humanité.

16 mars 2018, 11:09
Une personne majeure ayant la double nationalité pourra perdre sa nationalité norvégienne dans le cadre d'une condamnation pour terrorisme, génocide ou encore crimes contre l'humanité. (illustration)

Le Parlement norvégien a adopté jeudi soir un amendement visant à autoriser la déchéance de nationalité. Le texte a été approuvé sur fond de polémique autour de la ministre de la Justice qui a accusé l'opposition travailliste de faire le jeu des terroristes.

Par une très large majorité de 90 voix - y compris travaillistes - contre neuf, les députés ont voté pour qu'une personne majeure ayant la double nationalité puisse perdre sa nationalité norvégienne dans le cadre d'une condamnation pour terrorisme, génocide ou encore crimes contre l'humanité.

"Retirer la nationalité, c'est grave et cela exige une justification particulièrement solide", a déclaré le ministre conservateur de l'Intégration, Jan Tore Sanner. Il a estimé que le texte assurait l'équilibre entre les impératifs de sécurité et la préservation de l'Etat de droit.

Controverse

Les débats ont cependant été dominés par une vive controverse déclenchée par sa remuante collègue au ministère de la Justice, Sylvi Listhaug, élue d'une formation populiste anti-immigration (parti du Progrès, FrP). Six jours plus tôt, elle avait accusé sur Facebook le parti travailliste de considérer que "les droits des terroristes sont plus importants que la sécurité de la nation".

Or, les travaillistes ont eux-mêmes été les principales victimes de l'attaque la plus sanglante commise sur le sol norvégien depuis la Seconde guerre mondiale. Le 22 juillet 2011, l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik - un temps membre du FrP - a tué 77 personnes dans une double attaque contre le siège du gouvernement à Oslo et contre un camp des Jeunes travaillistes sur l'île d'Utøya.

Le chef du parti travailliste, Jonas Gahr Støre, a accusé la ministre d'"attiser la haine qui a mené au (massacre du) 22 juillet". Critiquée par des survivants du massacre, Mme Listhaug a finalement retiré son message mercredi, cinq jours après l'avoir publié, invoquant des problèmes de droits interdisant l'usage à des fins politiques d'une photo qui l'accompagnait.

Vote de défiance prévu

Jeudi au Parlement, elle a aussi présenté des excuses qui n'ont pas satisfait l'opposition. Un vote de défiance contre elle à l'issue encore incertaine est prévu mardi, lequel pourrait déclencher une crise gouvernementale selon des commentateurs.

Selon les services de renseignement norvégien (PST), une quarantaine de Norvégiens se trouvent encore en Syrie ou en Irak, sur la centaine qui s'y sont rendus pour participer au djihad.

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