La victoire est belle, tant il est devenu rare qu’une formation sociale-démocrate remporte des élections générales en Europe. Mais, c’est sans doute plus inédit encore, la gueule de bois électorale s’est signalée alors que la fête venait de commencer au siège du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Pedro Sanchez, venu s’adresser à la foule qui l’acclame au cri de «Presidente!», annonce à ses sympathisants son intention de discuter avec tous les partis «constitutionnalistes» – un adjectif qui exclut, sans le nommer, Vox, la nouvelle formation d’extrême droite.
Il faut bien que le PSOE, avec ses 123 députés dans un Parlement qui en compte 350, forme une majorité. Mais voici que les militants répondent: «Con Rivera, no!» Pas avec Albert Rivera, chef de file de Ciudadanos (C’s, centre droit libéral). Pedro Sanchez rétorque que les socialistes, à la différence des centristes, qui se sont interdit tout accord avec lui, ne...