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La France livrera son Mistral à la Russie

La vente de deux porte-hélicoptères Mistral français à la Russie suscite la polémique en plein contexte de crise ukrainienne. Le président français a confirmé mardi que le contrat du premier navire serait honoré, au grand soulagement des chantiers navals de Saint-Nazaire.

22 juil. 2014, 12:40
Le président français a annoncé lundi soir que le contrat serait honoré.

La classe politique française a salué mardi la décision de François Hollande de livrer en octobre un premier porte-hélicoptères Mistral à la Russie. Ce choix a été fait malgré la crise ukrainienne et les critiques émanant notamment de Londres et de Washington.

Le président français a annoncé lundi soir que ce contrat serait honoré, même si la livraison d'un second Bâtiment de projection et de commandement (BPC) commandé par Moscou dépendra de son "attitude" dans le dossier ukrainien.

"Le premier est quasiment achevé et va être livré, tel que cela est prévu, au mois d'octobre. Pour l'instant aucun niveau de sanction n'a été décidé pour empêcher cette livraison", a-t-il dit devant l'association de la presse présidentielle.

On explique de source française que seules des sanctions décidées par l'Union européenne pourraient empêcher la livraison du deuxième bâtiment, ce qui n'est pas à l'ordre du jour.

Durcissement des sanctions

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui se réunissent mardi, pourraient s'accorder sur un durcissement des sanctions, mais ces dernières ne porteront pas sur les livraisons militaires, ajoute-t-on de même source.

François Hollande fait donc fi des avertissements de ses partenaires occidentaux après la destruction de l'avion de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine, jeudi dernier.

Le Premier ministre britannique David Cameron a expliqué lundi qu'une telle transaction serait "impensable" en Grande-Bretagne et un haut responsable de l'administration américaine a déclaré que les Etats-Unis étaient opposés à la vente.

Salutations unanimes

La décision d'honorer la signature de la France a été saluée mardi à droite comme à gauche.

"Hollande ne recule pas, il livre le premier malgré le fait qu'on lui demande de ne pas le faire et il dit : 'Le second, ça dépendra de la manière dont vous vous comportez', ce qui est une manière de faire pression sur M. Poutine", a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. Pour lui, les critiques du Royaume-Uni, dont la City accueille de très nombreux oligarques russes, sont hypocrites.

L'ancien ministre UMP Xavier Bertrand, candidat à la primaire de son parti pour la présidentielle de 2017, estime que le second Mistral devra être lui aussi livré. Selon lui, Paris ne pourrait plus jouer aucun rôle dans la crise ukrainienne si sa parole n'était pas honorée.

Un contrat vital

Aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), où 400 marins russes se familiarisent depuis un mois dans la plus grande discrétion à la manoeuvre des Mistral, on trouve "normal" que la livraison soit confirmée.

"Le navire était fini et pratiquement payé par la Russie, quelque part c'est un peu normal qu'il soit livré", a dit mardi Johan Jardin, délégué syndical CFDT des chantiers navals qui construisent les deux navires pour le compte de DCNS et de la Direction générale de l'armement (DGA).

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