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L'homme fort de la transition va "remettre le pouvoir aux civils"

L'homme fort de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Zida, va «remettre le pouvoir aux civils», a déclaré mardi le roi des Mossi, le plus influent chef traditionnel du pays. L'opposition a accueilli cette déclaration de manière prudente.

04 nov. 2014, 16:10
Le leader du Burkina Faso Isaac Zida, au centre,

Entouré d'une demi-douzaine de militaires, M. Zida a rendu visite mardi au Mogho Naba, chef très respecté de la plus importante communauté burkinabè, qui l'a reçu assis sur son trône, avec à ses côtés l'archevêque Philippe Ouédraogo et l'imam Sana, le chef de la communauté musulmane.

«Ils sont venus nous dire qu'ils vont remettre le pouvoir aux civils. Nous les avons encouragés à aller dans ce sens. Le pays doit retrouver la quiétude et la paix afin d'envisager son développement», a déclaré le Mogho Naba après l'entretien. 

Le chef de la transition, lui n'a pas fait de commentaire. Lundi, il avait promis une transition «dans un cadre constitutionnel», «dirigée par une personnalité consensuelle». «Nous ne sommes pas là pour usurper (...) le pouvoir», avait-il assuré.

Réactions prudentes

L'opposition, qui rencontrait de son côté les représentants de la médiation tripartite conduite par l'ONU, la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) et l'Union Africaine (UA), s'est contentée d'une déclaration prudente.

Evoquant un «certain nombre de concertations en cours» sur la mise en place d'un régime de transition, son chef de file Zéphirin Diabré a déclaré : «Il faut voir quel modèle est adapté à la situation et au contexte».

L'opposition a exigé ces derniers jours que la direction de la transition revienne à un civil, mais ne semble pas opposée à ce que des militaires participent au nouvel exécutif. La médiation tripartite avait elle réclamé dès dimanche une transition civile. L'UA a donné «deux semaines» aux militaires pour rendre le pouvoir aux civils.

De son côté l'ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès, réagissant pour la première fois aux événements, a signalé sa «totale disposition à travailler avec les autorités de transition».

Le calme règne

A Ouagadougou, les rues de la capitale burkinabè étaient à nouveau pleines de monde mardi. Les vendeurs de rue étaient à pied d'oeuvre, sous un soleil de plomb dès le matin, a constaté l'AFP. Lundi, le grand marché de la ville, centre névralgique du commerce, avait rouvert, ainsi que les banques et les écoles, après presque une semaine de fermeture.

Désigné par l'armée comme chef du régime intérimaire après la chute du président Blaise Compaoré, le lieutenant-colonel Zida devait rencontrer mardi midi le président du Conseil constitutionnel, ainsi les entrepreneurs et les syndicats dans l'après-midi.

L'armée a aussi annoncé lundi la réouverture des frontières terrestres. Les frontières aériennes et terrestres du Burkina avaient été fermées vendredi. Mais les frontières aériennes avaient été rouvertes dès le lendemain.

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