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L'épidémie Ebola comparée au sida

L'inquiétude mondiale est grandissante face à la propagation du virus Ebola. Les spécialistes ont comparé ce virus à celui du sida.

09 oct. 2014, 16:51
L'équipe de Tanja Stadler, du Département des biosystèmes de l'EPFZ à Bâle, a analysé les séquences d'ADN de 70 patients tombés malades d'Ebola en mai et juin en Sierra Leone, établissant un arbre généalogique du virus à l'aide d'un programme informatique.

L'inquiétude face aux risques de propagation d'Ebola enfle. Des spécialistes ont comparé jeudi l'épidémie à celle du sida. A Madrid, l'état de santé de la première personne contaminée hors d'Afrique s'est dégradé.

"Cela va être un long combat (...) Depuis trente ans que je travaille dans la santé publique, la seule chose comparable a été le sida", a déclaré le Dr Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) lors d'une table ronde à Washington.

Un cri d'alarme relayé par le président de la Sierra Leone Ernest Bai Koroma, pour qui la "réponse internationale a été, pour le moment, plus lente que le rythme de transmission de la maladie".

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a estimé qu'il faut multiplier par 20 l'aide actuelle pour espérer enrayer la maladie. L'épidémie a déjà tué 3900 personnes.

La directrice du FMI Christine Lagarde a même admis -chose rare- qu'il faut "augmenter les déficits pour soigner les gens".

Inquiétude en Espagne

Pendant ce temps, au sixième étage de l'hôpital Carlos III à Madrid, l'état de santé de Teresa Romero, première personne contaminée hors d'Afrique, se dégrade. L'aide-soignante avait assisté deux religieux malades rapatriés d'Afrique et décédés.

"Elle a dû être intubée", a raconté avec angoisse à des journalistes son frère Jose Ramon. Il a précisé que l'équipe médicale allait "essayer un autre médicament".

Dans la matinée, de nouvelles révélations sur le manque de préparation espagnole ont renforcé les craintes sur la découverte de nouveaux cas.

Juan-Manuel Parra, médecin urgentiste de 41 ans, a décrit dans un rapport révélé jeudi par deux journaux la journée infernale qu'il a vécue en portant assistance à Mme Romero, sans protection suffisante, avant d'apprendre par la presse qu'un test mené dans un laboratoire spécialisé l'avait révélée positive au virus Ebola.

Il a été hospitalisé mercredi soir à l'hôpital Carlos III, qui accueille tous les malades d'Ebola, "par précaution".

Manipulation de cadavres

D'après la presse espagnole, Madrid aurait admis auprès de l'Union européenne un "relâchement", notamment dans la manipulation des cadavres et l'élimination des déchets.

L'aide-soignante elle-même a cru se souvenir qu'elle avait pu toucher son visage avec des gants infectés accidentellement, alors qu'elle retirait sa combinaison. Elle venait de manier des effets personnels d'un missionnaire qui a succombé à la fièvre hémorragique le 25 septembre.

Mais le témoignage de Juan-Manuel Parra semble renforcer l'idée que l'ensemble du système de prise en charge d'Ebola en Espagne est à revoir.

Sonnette d'alarme

L'Europe commence à se mobiliser, constatant que le cas espagnol "doit faire retentir la sonnette d'alarme". Les Européens vont discuter le 17 octobre d'un éventuel renforcement des contrôles des voyageurs en provenance des pays africains touchés par Ebola, a annoncé jeudi la Commission européenne.

Mais dans tous les cas, cette décision est du ressort des Etats-membres, qui n'entretiennent en outre pas tous des liaisons aériennes directes avec l'Afrique occidentale.

Outre-Atlantique, Washington et Ottawa ont déjà annoncé un tel renforcement des contrôles, alors que la maladie a tué mercredi un patient au Texas. La méthode retenue est celle d'une prise de température des voyageurs à risque.

Quarantaines en Suisse

En Suisse, plusieurs personnes qui pourraient avoir été contaminées par Ebola sont actuellement en quarantaine, a indiqué mercredi soir dans l'émission "10vor10" de la télévision publique alémanique Daniel Koch, responsable de la division maladies transmissibles à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il a évoqué "très peu de cas", sans donner de chiffres.

M. Koch part du principe que tôt ou tard, le pays sera confronté à un cas confirmé d'Ebola. La maladie ne devrait néanmoins concerner que des personnes qui y ont potentiellement été exposées, par exemple des travailleurs humanitaires rapatriés en Suisse ou des requérants d'asile fraîchement arrivés. "Nous sommes prêts à agir", a assuré le responsable de l'OFSP.

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