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Jouets de Noël: travailleurs chinois exploités

Nombre des jouets de Noël qui se retrouveront sous le sapin sont fabriqués en Chine. Une enquête réalisée dans quatre de ses usines révèle que pas moins de 23 droits du travail n’y sont pas respectés. Pourtant, une amélioration des conditions de travail coûterait peu.

06 déc. 2018, 11:34
Travailleuses exténuées sur une chaîne de montage à Wah Tung.

Les consommateurs suisses dépensent chaque année 450 millions de francs pour les jouets de Noël, majoritairement (les 2/3) fabriqués en Chine. Une enquête réalisée par China Labor Watch et Solidar Suisse au coeur de quatre usines chinoises produisant pour les multinationales Disney, Hasbro et Mattel (mais aussi des entreprises allemandes telles que Simba Dickie, Schleich et Ravensburger) révèle 23 violations des droits du travail. Pourtant une amélioration des conditions de travail coûterait peu: en augmentant le prix des jouets de seulement 75 centimes, les salaires des ouvriers pourraient doubler.

 

Dortoir à Wah Tung. obs/Solidar Suisse/China Labour Watch

 

Épuisement sur les chaînes de montage

Ce sont au total 23 violations des droits du travail qui ont été constatées (heures supplémentaires excessives, absence d’équipement de protection, absence de formation à la sécurité, etc.). Les bas salaires obligent les travailleurs à multiplier les heures supplémentaires, en restant en moyenne onze heures par jour sur les chaînes de montage. De plus, la manipulation de produits chimiques dangereux, notamment le benzène, met en danger leur santé, engendrant des empoisonnements et leucémies. « Comme les organisations de travailleurs sont interdites en Chine, les multinationales profitent de ce système. Il est grand temps qu’elles prennent leurs responsabilités. L’expérience montre que rien ne change sans la pression des consommateurs et de la société civile et sans règles contraignantes, comme l’exige, par exemple, l’initiative pour des multinationales responsables », explique Lionel Frei, porte-parole romand de Solidar Suisse.

 

Travailleurs en contact avec des produits chimiques à Lovable. obs/Solidar Suisse/China Labour Watch

 

Quelques centimes de plus pour des conditions de travail décentes

« Nos cadeaux de Noël sont réalisés grâce à l’exploitation des travailleurs chinois. Nous ne devons pas fermer les yeux », insiste Lionel Frei. C’est pourquoi Solidar Suisse lance aujourd’hui une campagne et invite les consommateurs à envoyer un e-mail aux PDG des principales multinationales du jouet pour leur demander de verser un salaire décent. Car ces entreprises occidentales dictent les conditions de travail des travailleurs en faisant pression sur les prix auprès des usines. Or une augmentation du prix de 75 centimes par jouet pourrait doubler les salaires des ouvriers chinois.

Mobilisation internationale contre l’industrie du jouet

La campagne est lancée cette année dans le cadre de la « Fair Toys Coalition » européenne. En collaboration avec les ONG ActionAid (France) et Christliche Initiative Romero (Allemagne), Solidar Suisse renforce d’un cran la pression sur les fabricants de jouets pour qu’ils assument leurs responsabilités.

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