Les JO de Rio n'ont pas encore commencé que certaines infrastructures suscitent déjà polémique. C'est le cas de la baie de Guanabra qui accueillera les compétitions de voile et qui est actuellement jonchée de déchets et d'excréments. Et que dire du village des athlètes qui accumule les malfaçons et les problèmes en tous genres. C'est à se demander dans quel état on trouvera les lieux dans quelques années. Il y a de quoi craindre le pire, lorsque l'on voit comment les sites de certaines des précédentes olympiades ont traversé les années.
Athènes 2004
C'est la deuxième fois de l'histoire que la Grèce, berceau de l'olympisme, accueillait les Jeux de l'ère moderne après les premiers organisés en 1896. Mais, il n'y a guère plus que les images d'archives qui témoignent du faste et de la splendeur des JO d'Athènes de 2004. Miné par une profonde crise économique, le pays a totalement délaissé son héritage olympique. Les terrains de beach volley ont été envahis par les plantes et autres herbes folles, tandis que le centre d'eau destiné aux épreuves de canoë-kayak a tout bonnement sombré.
Athens Olympic sites in ruins http://t.co/8PLcJn7RNC < Incredible! cf Sydney where every 2000 #Olympics facility now used daily
— Steve Wilson (@Steve_Lockstep) 2 octobre 2014
Athens Olympic Games sites, 10 years later http://t.co/lkDNK63UTK pic.twitter.com/gwwQXro2Nm
— Deserted Places (@DesertedPlaces) 23 janvier 2015
Selon BFMTV, le gouvernement dépenserait encore 2,6 millions d'euros par an pour le salaire d'une vingtaine d'employés censés assurer un minimum de maintenance. Mais, il y a aujourd'hui très peu de chances de voir ces infrastructures refonctionner un jour.
Hormis, peut-être le stade de football d'Hellinikon. Celui-ci a trouvé dernièrement une affectation plutôt originale. En effet, il sert actuellement de centre d'accueil pour les réfugiés.
Atlanta 1996
Des JO américains organisés il y a 20 ans, il ne reste plus grand chose. Le stade ayant accueilli le tournoi de baseball - il fut construit dans les années 1950 - a été dynamité en 1997 pour faire place à un vaste parking.
En revanche, le stade de tennis est toujours debout, quoiqu'il ne soit plus vraiment apte à offrir du beau spectacle. Il est loin le temps où Andre Agassi et Lindsey Davenport avaient fait vibrer leurs compatriotes dans cette arène en remportant chacun la médaille d'or dans leur tableau respectif.
Berlin 1936
Il y a 80 ans, se tenaient les JO de Berlin dans une atmosphère politique délétère. En effet, à cette époque le pays était sous le joug de la dictature et Hitler avait détourné ces Jeux pour en faire une ode à l'idéologie nazie. Malgré la Seconde guerre mondiale qui a éclaté 3 ans plus tard, certaines infrastructures sont parvenues jusqu'à nous. C'est le cas du stade olympique, qui héberge notamment les matches du club de football de la capitale: le Hertha Berlin.
La Deutschlandhalle, qui servit de cadre aux compétitions de lutte, de boxe et d'haltérophilie, a continué à être exploité après les JO. Des légendes de la boxe comme Mohamed Ali aux stars de la musique, tels que Prince ou les Rolling Stones s'y sont produits jusqu'en 2011, date à laquelle la ville décida de la détruire. En effet, sa rénovation était devenue trop compliquée et trop chère.
Mais, la ville n'a pas réussi à recycler totalement ses infrastructures. Le cas du village olympique est assez emblématique. Dortoirs tombant en ruines, piscine délabrée et salle de sport décatie composent le tableau d'un lieu laissé à l'abandon. Enfin, pas tout à fait, puisque des visites guidées y sont régulièrement organisées.
Sarajevo 1984
Les sites des JO d'hiver n'ont pas mieux vieilli, comme on le constate avec ceux de l'édition 1984 qui s'était tenue à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine. La guerre qui a provoqué l'éclatement de l'ex-Yougoslavie et ravagé la cité quelques années après la compétition n'a pas épargné les infrastructures olympiques. Si certaines ont été restaurées, à l'instar du stade Kosevo, d'autres n'ont plus rien de leur faste d'antan. Un vieux podium de cérémonie des médailles défraîchi, des tremplins de saut à ski qui s'effondrent, ou l'anneau de patinage de vitesse qui disparaît sous la patine du temps sont quelques-uns des derniers vestiges de ces olympiades.
Seule la piste de bobsleigh couverte de tags en tous genres et envahie par la végétation fait à nouveau la joie des sportifs. Des amateurs des BMX s'y réunissent pour dévaler à toute allure ce terrain de jeu qui semble avoir été dessiné pour eux.
Sapporo 1972
Les legs des JO japonais de Sapporo se comptent sur les doigts d'une main. L'un des derniers encore visible n'est autre que le centre de bobsleigh et de luge. Si la piste a été démantelée à l'occasion de l'organisation de l'édition 1998 à Nagano, le bâtiment adjacent est étrangement resté debout. Complètement abandonné, l'édifice rappelle aux randonneurs de passage que l'endroit avait souri aux Suisses; ceux-ci avaient alors remporté l'épreuve de bob à 4.
Il ne s'agit-là que de quelques exemples, car malheureusement le nombre de cimetières olympiques est bien plus important. Les JO de Vancouver (2010), Pékin (2008), Turin (2006), Munich (1972) ou encore Helsinki (1952) gardent eux aussi les stigmates de leur période olympique.