«Je crois qu'on n'a pas suffisamment mis l'accent sur la dimension de la croissance au problème général grec», déclare M. Juncker dans un entretien au quotidien grec «Kathimérini» publié dimanche.
«Nous nous sommes montrés durs à l'égard de l'assainissement des finances mais très faibles à l'égard de l'autre paramètre important, celui de la croissance (...)», a-t-il indiqué en soulignant qu'il regrettait «l'aggravation des conditions de vie des Grecs».
M. Juncker a jugé qu'il aurait été «plus logique de mettre dès le début l'accent sur la dimension de la croissance (...) la Grèce traversant maintenant sa cinquième année de récession».
Les coupes importantes dans les salaires et les retraites ainsi que la hausse des taxes imposées à la Grèce depuis 2010 par la zone euro et le FMI, en échange des prêts pour faire sortir le pays de la crise, ont favorisé l'aggravation de la récession, l'économie ayant accumulé un recul de 15% ces dernières années, provoquant la colère de la rue.
Ce n'est que dans le deuxième plan d'aide approuvé récemment que l'UE et le FMI ont commencé à élaborer des mesures de croissance.
Dans son nouveau programme d'aide de 28 milliards d'euros avalisé jeudi, le Fonds monétaire international (FMI) préconise «la réalisation des réformes structurelles destinées à accélérer la croissance de l'économie et de l'emploi».
Pour sa part l'Union européenne (UE) insiste sur l'accélération de l'absorption des fonds de cohésion européens par la Grèce pour relancer son économie. Le pays qui peut prétendre à 20,4 milliards d'euros en fonds de cohésion européen pour la période 2007-2013 en a absorbé jusqu'à présent seulement 35%.
Jean-Claude Juncker juge les mesures de relance grecques insuffisantes
La zone euro a mis l'accent sur l'assainissement des finances publiques de la Grèce et pas assez sur la croissance pour l'aider à sortir de la crise, reconnaît le chef de file de l'eurogroupe Jean-Claude Juncker. Il aurait été plus logique de faire l'inverse, selon lui.

Keystone