Le Giro, ce n’est pas tout à fait le Tour de France. Même si le nombre de coureurs est le même, même si la caravane publicitaire est également présente, même si les enjeux sont quasi identiques et les spectateurs nombreux au bord des routes, les restrictions de circulation, vendredi pour l’arrivée à Crans-Montana et samedi au départ de Sierre, seront moindres.

«La grosse différence, c’est que le Tour de France ne transige pas sur la fermeture des routes, quatre heures avant le passage du peloton», explique Patrice Michellod, responsable de la sécurité du Giro Valais et déjà impliqué sur l’étape de Finhaut-Emosson en 2016. «Le Giro tenait aussi à ce que les routes soient fermées à toute circulation mais il a été plus conciliant.»

Des secteurs fermés durant vingt à trente minutes

Plutôt que la solution extrême qui consiste à paralyser la circulation durant de longues heures, quels que soient les axes, les organisateurs valaisans ont pu obtenir de boucler les secteurs, en moyenne, une vingtaine de minutes avant le passage de la caravane publicitaire, du Giro-E – une randonnée à vélo électrique – et du peloton. «Les contraintes seront bien moindres pour les usagers», se réjouit Patrice Michellod. «Le gros de notre dispositif est concentré sur le passage des coureurs. Sinon, il faut davantage évoquer un accompagnement plutôt qu’une fermeture complète des routes. Nous aurons quand même quelque 800 points à sécuriser sur le territoire valaisan. En résumé, le schéma n’est pas très différent du Tour de Romandie sauf qu’il n’est pas possible non plus de comparer les deux épreuves.»

Sion le, 15 mai 2023 : Cyclisme: CP Giro, la sécurité en Valais durant les deux étapes. De gauche a droite : Patrice Michellod (responsable coordinateur sécurité) , Steve Morabito (président comitée d’organisation), Christian Varone (comandant police Cantonal) et Alexandre Briguet (Responsable opérationnel OCVS).Sacha Bittel © Le Nouvelliste SA / Sacha Bittel

Patrice Michellod, responsable de la sécurité, Steve Morabito, directeur de l’Association Giro Valais 2023, Christian Varone, commandant de la police cantonale et Alexandre Briguet, responsable opérationnel de l’OCVS, présentent leur plan pour ces deux étapes en Valais. © Sacha Bittel

1400 personnes affectées à la sécurité

Deux exceptions, toutefois. Les deux axes internationaux, soit le col du Grand-Saint-Bernard, vendredi, et le col du Simplon, samedi, seront fortement perturbés et feront l’objet de restrictions entre 10 h 30 et 15 h 30, environ. Les coureurs entreront sur le territoire valaisan vers 13 h 45 en provenance de Borgofranco d’Ivrea, à 60 km au nord de Turin.

«Notre mission est d’assurer une sécurité maximale durant ces deux journées tout en conservant l’aspect festif de cette manifestation sportive», résume Christian Varone, commandant de la police cantonale valaisanne. «1400 personnes seront affectées à ces enjeux, soit 370 professionnels issus de la police cantonale, la protection civile, les pompiers et d’autres services. Des secteurs, sur la route, seront fermés hermétiquement mais, entre les divers passages, nous maintiendrons des ouvertures momentanées.»

Quelque 50 000 spectateurs sont attendus durant les deux jours.

Le survol de drones sera interdit

Autre restriction qui s’avère être une interdiction, le survol de drones sera strictement prohibé au-dessus de tout rassemblement de personnes et bien évidemment lors du passage des coureurs.

En termes de retombées et de visibilité, il faut bien se rendre compte de l’importance du Giro.

En moyenne, chaque spectateur dépense quelque 100 francs dans la région.

Steve Morabito, président du comité d’organisation

Quelques chiffres sont là pour l’attester: plus de 10 millions de spectateurs au bord des routes, 651 millions de téléspectateurs, 112 heures de direct diffusées dans quelque 200 pays. «L’impact économique est énorme», rappelle Steve Morabito, président du comité d’organisation. «En moyenne, chaque spectateur dépense quelque 100 francs. Un bon tiers d’entre eux, en plus, revient rapidement dans la région.»

Une autre statistique intéressante: 15 à 20% du public qui vient pour voir l’étape ont une activité annexe, sportive ou culturelle, en marge du Giro. «C’est l’une des particularités du Tour d’Italie par rapport au Tour de France où le public est en vacances.»

Une visibilité qui n’a pas de prix

«Le vélo et le Haut-Plateau, c’est une longue histoire d’amour», rappelle Nicolas Féraud, président des communes de Crans-Montana. «Il y avait donc une évidence à dire oui à l’organisation d’une étape du Giro. Le budget est important mais il sera équilibré grâce aux retombées directes.»

«A Sierre, la ville s’est habillée en rose», sourit Eddy Beney, conseiller municipal. «Si l’aspect sportif se concentre à Crans-Montana, nous aurons, samedi, une approche plus festive.»

«Le vélo est un produit stratégique phare du canton», souligne Damian Constantin, directeur de Valais/Wallis Promotion. «Si l’on voulait investir le même montant, en publicité, pour obtenir la même visibilité, ce serait hors de prix.»

Une hotline a été mise en place afin de répondre à toutes les questions liées aux restrictions: 027 485 04 04.

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