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Iran: pourparlers sur le nucléaire dans l'impasse, mais pas terminés

Les discussions sur le programme nucléaire iranien vendredi et samedi à Almaty n'ont pas abouti. Les parties ont refusé d'annoncer la date de la prochaine rencontre. Mais l'Iran et les grandes puissances ont tout intérêt à poursuivre le processus diplomatique, selon des analystes.

07 avr. 2013, 17:42
Pas d'accord en vue sur la question du nucléaire iranien.

Les positions du groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU - Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine - plus l'Allemagne) et de Téhéran "restent très éloignées sur le fond", a déploré la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton.

Téhéran a une nouvelle fois insisté sur la reconnaissance internationale du droit de l'Iran à enrichir de l'uranium. Il s'agit là du principal point sur lequel les grandes puissances exigent des concessions de Téhéran. Elles promettent en contrepartie d'atténuer les sanctions visant Téhéran pour son programme nucléaire controversé.
 
Les Occidentaux ont déploré l'absence d'une réponse "concrète, compréhensive et complète" de l'Iran, en dépit de ses précédentes déclarations de bonne volonté. "Nous observons un manque de confiance énorme des deux côtés", a souligné un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.
 
"L'Iran veut faire des concessions très limitées concernant son programme nucléaire et s'attend en échange à des résultats significatifs", a-t-il résumé.
 
Israël s'impatiente
 
Le groupe 5+1 ainsi qu'Israël soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer, avec l'uranium enrichi, l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que dément la République islamique.
 
Israël surveille le processus avec impatience. Dimanche, le ministre israélien des Affaires stratégiques a demandé aux grandes puissances de fixer une date limite pour persuader l'Iran de cesser son programme d'enrichissement nucléaire. Tel Aviv n'exclut pas des frappes préventives contre les sites d'enrichissement iraniens comme Fordo si les négociations traînent en longueur.
 
Du côté américain aussi, on tente de mettre la pression sur l'Iran. A son arrivée dimanche à Istanbul, au début d'une tournée de dix jours au Proche-Orient, en Europe et en Asie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a averti Téhéran que le temps presse.
 
"Nous allons donc répéter à l'Iran que nous souhaitons trouver une solution diplomatique, mais que ce choix est entre les mains des Iraniens", a-t-il déclaré.
 
Face à ces enjeux, aucune partie ne souhaite la fin des discussions. Les grandes puissances attendent d'ailleurs l'élection présidentielle iranienne de juin, pour laquelle le président Mahmoud Ahmadinejad ne peut plus se présenter après les deux mandats autorisés.
 
Fixer une nouvelle réunion
 
Malgré la déception, Mme Ashton a indiqué samedi qu'elle allait appeler le principal négociateur iranien Saïd Jalili dans les jours qui viennent pour se mettre d'accord sur une nouvelle rencontre.
 
"La chose importante est que les négociations ne sont pas tombées à l'eau, il n'y a pas d'amertume apparente et il semble que le processus de négociations survivra jusqu'à la présidentielle iranienne", a souligné Shashank Joshi de l'institut Royal United Services Institute, basé à Londres. "Les deux parties ont intérêt à maintenir en vie le processus diplomatique", ajoute-t-il.
 
Aux yeux de diplomates occidentaux, certains aspects des derniers pourparlers sont plutôt encourageants. Les parties ont réussi à mener une discussion au lieu de répéter leurs griefs comme c'était le cas dans le passé. "Mais nous n'en sommes pas encore à des discussions substantielles", a souligné un diplomate américain.
 
L'exemple coréen
 
La crise actuelle avec la Corée du Nord, qui possède déjà des armes nucléaires, pourrait inciter les Occidentaux à intensifier les négociations avec Téhéran, souligne Oliver Thraenert, directeur du Centre pour les études de Sécurité à l'EPFZ. "Les 5+1 tiennent bien sûr davantage maintenant à ne pas se retrouver dans la même situation avec l'Iran qu'avec la Corée du Nord", a-t-il souligné.
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