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Irak: les manifestants irakiens pro-Iran s’éloignent de l’ambassade US

La tension est redescendue d’un cran en Irak, après le départ des manifestants pro-Iran qui avaient attaqué l’ambassade américaine à Bagdad. Pour autant, tout n’est pas réglé: après les menaces de Donald Trump à l’égard de l’Iran, c’est le représentant de la Suisse à Téhéran qui a été convoqué par le gouvernement iranien. Le truchement de la Suisse permettra-t-il de désamorcer la situation?

01 janv. 2020, 21:15
Les manifestants irakiens pro-Iran avaient réussi à forcer les contrôles de sécurité de la “zone verte” où se trouve l'ambassade américaine à Bagdad.

Les manifestants irakiens pro-Iran ont quitté mercredi les abords de l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad sur ordre des paramilitaires du Hachd al-Chaabi. Leur départ met fin à un épisode de violence qui a culminé avec une attaque inédite contre la chancellerie.

L’escalade verbale entre l’Iran et les Etats-Unis, pays ennemis mais puissances agissantes en Irak, s’est elle poursuivie: le président Donald Trump a menacé de faire payer le «prix fort» à l’Iran accusé d’avoir «orchestré» l’attaque de son ambassade mardi, et les dirigeants iraniens ont averti qu’ils riposteraient à toute menace contre leur pays.

 

 

Estimant que le «message» des manifestants avait été «entendu», le Hachd al-Chaabi, une coalition de factions armées, a appelé ses combattants et partisans à relocaliser leur sit-in hors de l’ultrasécurisée Zone verte à Bagdad, où siège l’ambassade américaine.

Départ immédiat

Aussitôt, a constaté un photographe de l’AFP, les manifestants ont démonté toutes les tentes montées la veille pour un sit-in qu’ils promettaient alors illimité, après leur attaque contre la chancellerie pour dénoncer les raids américains contre des bases d’une faction du Hachd qui ont fait 25 morts dimanche en Irak.

Les centaines de manifestants se sont ensuite dirigés vers les sorties de l’ultrasécurisée Zone verte, aux cris de «On les a brûlés». Des camions ont transporté les barres de fer et les bâches des tentes démontées.

Washington a annoncé que les activités consulaires de l’ambassade étaient suspendues «jusqu’à nouvel ordre», conseillant aux ressortissants américains résidant en Irak de ne pas s’approcher du bâtiment. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a annoncé reporter une tournée en Ukraine, au Bélarus, au Kazakhstan et à Chypre, pour «suivre la situation» en Irak.

 

 

Les responsables irakiens pro-iraniens travaillent pour rassembler au Parlement des signatures visant à dénoncer l’accord irako-américain autorisant la présence de 5200 soldats américains sur le sol irakien.

Forces de l’ordre dépassées

Intégré aux forces régulières après son combat au côté du pouvoir contre les djihadistes, le Hachd al-Chaabi a gagné en influence, poussé par son parrain iranien qui a pris l’avantage en Irak face au rival américain. Mardi, des milliers de ses partisans, combattants et hauts commandants ont défilé dans la Zone verte pour protester contre les raids américains.

Des manifestants se sont ensuite saisis de béliers de fortune et ont défoncé les vitres et les installations de sécurité de l’ambassade. A aucun moment, les forces irakiennes gardant les entrées de la Zone verte ne se sont interposées. Aux portes de l’ambassade, elles ont tenté d’arrêter les violences mais en vain.

 

 

Les jets de pierres et de cocktails Molotov sur l’ambassade ont cessé dans l’après-midi après l’interposition entre la chancellerie et les manifestants de la très redoutée sécurité du Hachd.

Le matin, les forces de sécurité américaines de l’ambassade avaient brièvement tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des protestataires qui sont parvenus à hisser au-dessus de l’entrée principale du complexe une immense pancarte verte proclamant «Direction du Hachd al-Chaabi». Les entrées de la chancellerie sont elles désormais couvertes de drapeaux blancs du Hachd et jaunes des brigades du Hezbollah.

Chargé d’affaires suisse convoqué

Les raids américains ont été lancés en riposte à des tirs de roquettes ayant tué vendredi un sous-traitant américain dans une base militaire du nord de l’Irak. Washington a accusé les brigades du Hezbollah.

L’attaque de l’ambassade, les raids américains et les attaques à la roquette les ayant précédés contre des installations abritant des Américains, ont fait redouter que l’animosité irano-américaine ne se transforme en conflit ouvert en Irak.

 

 

Téhéran a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de Suisse pour protester contre le «bellicisme» américain, a confirmé un porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à l’agence d’information Keystone-ATS. La Suisse représente, en tant que puissance protectrice, les intérêts des États-Unis en Iran.

Washington a déployé 750 soldats supplémentaires au Moyen-Orient, «très probablement» pour être envoyés ensuite en Irak, selon un responsable américain. Depuis leur retrait d’Irak en 2011 après huit ans d’occupation, les Etats-Unis ont perdu de leur influence dans ce pays.

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