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Interdire la burqa est une attaque contre l'islam selon la présidente de la Commission fédérale contre le racisme

La droite dure veut interdire la burqa en Suisse. Une mauvaise idée, selon la présidente de la Commission fédérale contre le racisme, Martine Brunschwig Graf. Elle estime qu'une telle initiative est un prétexte pour attaquer l'islam.

30 août 2016, 10:56
/ Màj. le 30 août 2016 à 11:07
Le Tessin interdit déjà le port de la burqa.

L'initiative anti-burqa de la droite dure est un prétexte pour s'attaquer à l'islam, estime la présidente de la Commission fédérale contre le racisme (CFR), Martine Brunschwig Graf. Et le débat actuel est inquiétant, car il mène à des dérapages et discriminations.

"Les visages cachés me gênent, mais la question ne doit pas nécessairement faire l'objet d'une interdiction. En France, cela n'a rien résolu", argumente Mme Brunschwig Graf dans une interview aux quotidiens Tribune de Genève et 24 heures publiée mardi.

Cette question est intéressante et tout débat est légitime, y compris sur la place de l'islam en Suisse, poursuit la présidente de la CFR. Le problème, c'est que le débat actuel sert de tremplin aux politiciens, il n'y a aucune place pour la nuance. "Nous avions déjà vécu cette situation avec l'initiative contre les minarets."

 

Confusion entre religion et terrorisme

Il y a de plus une confusion entre religion et terrorisme. Et cette confusion doit être combattue. Car elle peut entraîner des dérapages et des discriminations. "Il suffit de regarder les discussions sur les réseaux sociaux pour voir que les discours se libèrent (...) Certains vont jusqu'à dire que porter le niqab revient à cautionner le terrorisme."

Aux yeux de l'ancienne conseillère nationale et conseillère d'Etat genevoise libérale, l'argument féministe est au mieux "naïf". Une interdiction en Suisse ne fera pas avancer la cause de la femme en Arabie saoudite ou ailleurs. "Surtout quand on entend certains dire qu'il faudra des passe-droits pour les touristes".

Le débat sur le burkini dépasse lui aussi les bornes, affirme encore Mme Brunschwig Graf. "Le burkini permet aux femmes d'aller à la plage, donc de se libérer, et non l'inverse."

 

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