Une vingtaine de foetus féminins ont été découverts dans un égout en Inde, a annoncé lundi la police de l'Etat du Maharashtra (ouest). Cette sinistre découverte est une illustration du fléau de l'avortement sélectif des filles dans le pays.
"Nous avons trouvé 19 foetus et essayons d'arrêter le docteur, qui est en fuite", a déclaré Dattatray Shinde, un responsable de la police du district de Sangli. Les foetus ont été découverts dimanche soir dans un égout à côté d'une clinique du village de Mhaisal, enveloppés dans des sacs en plastique bleu.
Les tests prénatals de détection du sexe de l'enfant sont interdits dans ce pays de 1,25 milliard d'habitants, afin d'empêcher les parents désirant un garçon d'avorter de leur fille en gestation.
Les filles, des fardeaux financiers
La société indienne privilégie la naissance de garçons, vus comme des gagne-pain pour la famille. A l'inverse, les filles sont perçues comme un fardeau financier, surtout en raison de l'importante dot qu'il faudra payer pour leur mariage.
Malgré la réglementation, les tests prénatals seraient encore pratique courante, notamment dans les zones rurales pauvres. Dans de nombreuses régions d'Inde, les foeticides aboutissent à un déficit de femmes.
Jusqu'à 12 millions de foetus féminins auraient été avortés en Inde au cours des trois dernières décennies, selon une étude parue en 2011 dans la publication médicale britannique The Lancet.