Francfort était mercredi le théâtre de heurts violents entre manifestants anti-austérité et forces de l'ordre déployées par milliers autour du nouveau siège de la Banque centrale européenne (BCE) dont c'était l'inauguration. Plusieurs manifestations sont annoncées jusqu'en fin de journée.
"Nous avions appelé à des manifestations paisibles, et manifestement des manifestants qui ne font pas partie de Blockupy" se sont joints au mouvement, "je le regrette", a déclaré sur place Hermann Schaus, député régional de Hesse, la région autour de Francfort, membre du parti de la gauche radicale Die Linke. "Mais ce qui compte, c'est que les gens se réunissent pour protester", a-t-il nuancé.
Die Linke, au même titre que les syndicats, les ONG comme Attac et les partis de gauche européens, voit dans la BCE l'un des artisans principaux des politiques d'austérité imposées à plusieurs pays européens dont la Grèce.
Grosse délégation italienne
"La BCE a empiré la situation en Italie (...), elle est responsable du chômage élevé ", a dénoncé mercredi Eleonora Forenza, député européenne communiste italienne, qui a fait le voyage depuis Bari. Une grosse délégation venue de plusieurs villes d'Italie et vêtue de bleu faisait face à la police sur une grande artère menant à la BCE.
Un peu plus loin, une centaine de manifestants tout en noir faisaient face à un cordon de police, et scandaient "1, 2, 3, lasst die Leute frei" ("1,2,3, libérez les gens"), quelques cris de "cochons nazis" fusaient également à l'encontre des forces de police, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
La police de Francfort a mobilisé plusieurs milliers d'hommes, des dizaines de canons à eau ainsi que des hélicoptères. "Ce déploiement policier est l'un des plus importants jamais organisés dans la ville", a déclaré dans la matinée une porte-parole de la police.
La cérémonie officielle à la BCE devait commencer à 11h. Un rassemblement de Blockupy dans le coeur historique de la métropole financière est par ailleurs prévu à 14h avec plusieurs discours, suivi d'une marche dans les rues du centre-ville dès 17h.
Parmi les orateurs étaient prévus des représentants du parti grec Syriza, dont est issu le Premier ministre Alexis Tsipras, ou encore Miguel Urban du mouvement espagnol Podemos, parti anti-austérité en tête des sondages pour les prochaines législatives en Espagne.