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Important barrage en mains rebelles, 10 morts à la frontière turque

Des rebelles islamistes ont pris lundi le contrôle d'un barrage de l'Euphrate, la plus grande digue en Syrie. En parallèle, l'explosion d'une voiture piégée a fait dix morts à la frontière turco-syrienne.

11 févr. 2013, 18:22
Le président syrien compte encore nombre de fidèles.

Des rebelles islamistes ont pris lundi le contrôle d'un barrage de l'Euphrate, la plus grande digue en Syrie, ont rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des représentants de l'opposition. En parallèle, l'explosion d'une voiture piégée a fait dix morts à la frontière turco-syrienne.

"Ils ont pris le contrôle du barrage, qui fonctionne toujours", a précisé Rami Abdel Rahmane, président de l'ONG, dont les informations sont à manier avec prudence, en l'absence de sources indépendantes. Il s'agit de "la plus grande perte économique pour le régime depuis le début de la révolte", souligne M. Rahmane.

Selon lui, ce sont des rebelles islamistes, notamment ceux du Front jihadiste Al-Nosra, qui ont mené l'opération. "Les rebelles gardent les deux entrées mais aucun combattant n'est à l'intérieur, pour éviter que le régime ne bombarde ce barrage vital" situé dans le nord du pays, a-t-il ajouté.

Vidéo sur Internet

Une vidéo diffusée par des militants sur Internet montre une salle présentée comme celle des machines, où apparaît un portrait de président Bachar al-Assad.

"Le barrage était protégé par une batterie d'artillerie et plusieurs unités des services de renseignements. Les rebelles ont attaqué hier, une offensive éclair (...) et fait des dizaines de prisonniers", a dit Abou Ziad Teif, un membre de l'opposition en contact avec les rebelles de cette zone, près d'Al Tahoura, ville jadis appelée Tabqa.

Au départ inconnu, le Front Al-Nosra, classé par Washington comme "organisation terroriste", a connu une ascension fulgurante en raison de ses succès sur le terrain face aux troupes du régime de Bachar al-Assad, prenant de vitesse les autres groupes dissidents.

La formation islamiste a d'ailleurs également frappé à Chaddadé, au nord-est du pays, tuant au moins 14 membres des services du renseignement dans un double attentat suicide, a annoncé l'OSDH. L'ONG, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales, a précisé que ce bilan pourrait s'alourdir en raison du nombre important de blessés.

Voiture piégée

Ce conflit avec les rebelles, qui a fait selon l'ONU plus de 60'000 morts en près de deux ans, menace par ailleurs toujours de s'étendre aux pays voisins. Lundi, au moins dix personnes ont été tuées et une trentaine blessées par l'explosion d'une voiture apparemment piégée dans un poste frontière avec la Turquie, près de Reyhanli, selon une source officielle turque.

Cette explosion a été provoquée par un véhicule portant une plaque d'immatriculation syrienne, a affirmé un responsable du ministère turc des Affaires étrangères. "Il y a 51% de chance pour que cette explosion soit une attaque terroriste", a indiqué ce responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

"Il y a près de 50 personnes blessées, donc le nombre de morts pourrait encore augmenter", a poursuivi la même source.

Il s'agit de l'incident le plus grave intervenu à la frontière turco-syrienne depuis la chute, début octobre, d'un obus tiré par l'armée fidèle au président syrien Bachar al-Assad sur le village frontalier turc d'Akçakale, plus à l'est, qui s'était soldé par la mort de cinq civils turcs.

Proposition de dialogue

A Reyhanli, un militant de l'opposition syrienne, s'est dit convaincu que l'explosion était un acte criminel commis par des partisans d'Assad en réponse à une offre de dialogue proposée ce week-end par le chef de l'opposition Ahmed Moaz Al Khatib. Celui-ci a d'ailleurs affirmé n'avoir reçu "aucune réponse claire" du régime à sa proposition.

Peu après cette déclaration, M. Assad a indiqué devant une délégation jordanienne que la Syrie ne renoncerait pas à ses "principes" malgré les "pressions" et les "complots", a rapporté l'agence officielle SANA. Vendredi, Damas avait affirmé être prêt au dialogue mais sans "conditions préalables".

L'offre de M. Khatib avait reçu l'aval des Etats-Unis et de la Ligue arabe mais surtout des deux alliés de la Syrie, la Russie et l'Iran, avec qui le chef de l'opposition a récemment eu des contacts inédits.

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