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Hongrie: Viktor Orban perd sa "super-majorité" au parlement

La "super-majorité" de Viktor Orban n'est plus assurée, au parlement hongrois. Le parti du premier ministre, le Fidesz, n'a pas vu son candidat être élu dimanche à Veszprem, dans l'ouest du pays.

22 févr. 2015, 22:36
Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, ne dirige plus un parlement constitué aux deux tiers de personnes de son parti.

L'indépendant Zoltan Kesz, soutenu par l'opposition libérale et la gauche, arrivait en tête du scrutin avec 43% des voix, contre 34% pour celui du Fidesz, Lajos Nemedi, ont indiqué les autorités électorales après le décompte de la totalité des bulletins de vote.

Au total, douze candidats ont participé à ce scrutin, dont le vainqueur doit remplacer le député Tibor Navracsics, nommé commissaire européen à l'Education.

Un seul siège

Avant ce scrutin, la "super-majorité" des deux tiers dont M. Orban a bénéficié depuis son arrivée au pouvoir en 2010 ne tenait qu'à un siège. Elle lui a permis de réformer de façon controversée la Constitution hongroise.

Elle a également facilité l'adoption de réformes profondes de la justice, des médias et de l'économie. Celles-ci ont été jugées liberticides par l'opposition et ont été largement critiquées à l'étranger.

"Carton jaune" au gouvernement

La défaite du candidat du pouvoir à Veszprem, habituellement un fief conservateur, "est un carton jaune montré au gouvernement", a commenté dimanche soir le nouveau député Zoltan Kesz. Ce résultat est "la défaite du Fidesz", a aussi estimé Gabor Torok, un analyste réagissant à chaud sur la chaîne ATV.

M. Orban s'était efforcé par avance de limiter l'enjeu de l'élection partielle, en affirmant qu'il n'avait pas de projet législatif requérant une "super-majorité".

Il faut également relativiser l'affaissement du Fidesz, après trois victoires successives en 2014 aux législatives, aux européennes et aux municipales, en tenant compte de la faiblesse et de la désorganisation persistantes de l'opposition. M. Kesz avait d'ailleurs pris soin pendant sa campagne de ne pas mettre en avant le soutien que la gauche lui apportait.

Mesures populaires

En 2012, après deux ans au pouvoir, Viktor Orban avait surmonté une crise dans l'opinion en encadrant strictement les prix de l'électricité et du gaz de chauffage.

Fin 2014, le Fidesz a de nouveau tenté d'enrayer sa baisse dans les sondages en produisant des propositions censées être populaires, comme une loi obligeant à la fermeture des magasins le dimanche, et un projet visant à imposer des tests de consommation de drogue aux adolescents, aux hommes politiques et aux journalistes.

Mais "ces propositions donnent le sentiment que le gouvernement veut éduquer les gens, et cela agace les électeurs", estimait fin décembre Balint Ablonczy, de l'hebdomadaire pro-Fidesz Heti Valasz.

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