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Hongrie: le Congrès juif mondial n'est pas rassuré par Orban qui dénonce l'antisémitisme

Réuni à Budapest, le Congrès juif mondial a certes entendu le Premier ministre hongrois, Viktor Orban dénoncer l'antisémitisme. Mais il n'a pas répondu à la condamnation visant le mouvement d'extrême droite Jobbik.

06 mai 2013, 07:12
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'exprimait dimanche soir devant le Congrès juif mondial (CJM) réuni à Budapest. Il a condamné l'antisémitisme mais n'a pas clairement dénoncé le mouvement Jobbik, parti de l'extrême droite hongroise.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'exprimait dimanche soir devant le Congrès juif mondial (CJM) réuni à Budapest. Il a condamné l'antisémitisme mais n'a pas clairement dénoncé le mouvement Jobbik, parti de l'extrême droite hongroise.

La résurgence de l'antisémitisme en Europe est "inacceptable et intolérable", a dit Orban.

"Nous ne voulons pas que la Hongrie devienne un pays de haine et d'antisémitisme et nous vous demandons votre aide et votre expérience pour nous aider à résoudre ce problème", a-t-il poursuivi, rappelant les mesures prises par son gouvernement pour interdire les crimes de haine et préserver la mémoire de l'Holocauste.

Mais Viktor Orban n'a pas répondu à l'appel lancé par le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, qui avait spécifiquement visé le mouvement Jobbik dans son discours d'ouverture.

Pas de cordon de séparation

Dans un communiqué publié après son intervention, le Congrès juif mondial déplore que "le Premier ministre n'ait pas affronté la nature véritable du problème: la menace que posent les antisémites en général et le mouvement d'extrême droite Jobbik en particulier".

"Nous regrettons que M. Orban n'ait réagi à aucun incident antisémite ou raciste récent en Hongrie et qu'il n'ait pas apporté l'assurance suffisante qu'un cordon sépare son gouvernement de la mouvance d'extrême droite", ajoute le CJM.

Créée en 2003, le mouvement Jobbik, europhobe et xénophobe, est devenu la troisième force politique de Hongrie, avec 43 élus au Parlement, où siègent 386 députés.

En novembre, l'un de ses députés, Marton Gyongyosi, a suscité l'indignation en réclamant que soient recensés les juifs qui constituent, dit-il, un "risque pour la sécurité nationale".

"La Hongrie n'est pas à vendre"

Lors d'un rassemblement organisé samedi par le Jobbik, Gyongyosi et d'autres députés du parti d'extrême-droite ont accusé des juifs d'acheter des propriétés en Hongrie pour se rendre maîtres du pays et affirmé qu'Israël dirigeait des camps de concentration dans la bande de Gaza.

"Notre pays est devenu la proie du sionisme, il est devenu une cible de la colonisation alors que nous, le peuple d'origine, devrions-nous nous résigner à un rôle de figurants !", a lancé Gyongyosi. De son côté, le président du Jobbik, Gabor Vona, a prévenu les "conquérants israéliens" que "la Hongrie n'est pas à vendre".

Interdite dans un premier temps par la police sur ordre du Premier ministre, cette manifestation avait finalement été autorisée par la justice, saisie par le Jobbik.

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