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Grèce: mobilisation antifasciste après la mort d'une star du rap

Des Grecs hostiles au parti néonazi Aube dorée ont manifesté mercredi. Ils dénonçaient avant tout le meurtre, par un partisan de la formation d'extrême droite, d'un rappeur engagé dans la lutte contre le racisme.

25 sept. 2013, 16:18
Des policiers grecs seraient proches du parti néonazi Aube dorée.

Le syndicat communiste Pame a ouvert le bal vers midi dans le centre d'Athènes avec un rassemblement sans incidents d'environ 3000 personnes, y compris des enseignants en grève. Environ 3000 jeunes regroupés devant le Parlement, sur la Place Syntagma, ont applaudi des rappeurs et autres musiciens antifascistes et ont assisté à un concert en hommage au musicien décédé.

Des défilés étaient organisés dans d'autres villes, notamment à Salonique. La radio grecque a diffusé un hymne antifasciste datant de l'occupation du pays par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Le point culminant de ces manifestations était attendu dans la soirée dans la capitale, où partis de gauche, syndicats et associations antifascistes ont appelé à un grand défilé.

Colère contre Aube dorée

Ces manifestations coïncident avec le début d'une grève de 48 heures dans la fonction publique, dont les revendications risquent d'être éclipsées par la mobilisation contre Aube dorée.

La mort du rappeur Pavlos Fissas, 34 ans, a suscité une profonde émotion en Grèce et déclenché un mouvement de colère contre la formation d'extrême droite. Le parti réfute le qualificatif de néo-nazi et dément toute implication dans le meurtre du rappeur le 17 septembre. Mais l'auteur présumé de l'assassinat a avoué ses orientations néonazies.

Police mise en cause

Aube dorée, qui n'était encore qu'un groupuscule avant le début de la crise en Grèce, a fait son entrée au parlement en juin 2012 avec 18 députés, sur les 300 que compte la chambre. Le parti est sous le coup d'une enquête depuis la mort de Pavlos Fissas. Ce crime a aussi entraîné un remaniement sans précédent de la police grecque, en raison des soupçons sur son infiltration par des cellules d'extrême droite.

Accusée par la presse de passivité, voire de complaisance, face aux agissements des néonazis, la police multiplie désormais les opérations contre Aube dorée. Elle devrait procéder dans les prochains jours à des perquisitions dans d'autres locaux de ce parti, dans le cadre d'une vaste enquête sur ses liens éventuels avec certains éléments de la police. Celle-ci a aussi ordonné une enquête dans trois commissariats de la banlieue sud-ouest de la capitale, soupçonnés d'avoir toléré des violences orchestrées par Aube dorée.

En outre, deux généraux de police en poste dans le sud et le centre de la Grèce ont démissionné lundi, et plusieurs cadres de la police sur l'île d'Eubée, au nord d'Athènes, ont été suspendus parce qu'ils n'avaient pas enquêté sur la présence d'armes dans des locaux d'Aube dorée.

En septembre 2012, un policier avait été mis en disponibilité, étant soupçonné d'avoir participé, avec le député d'Aube dorée Kostas Barbaroussis, à la destruction d'étals de marchands issus de l'immigration, près de cette même localité.

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