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Grande-Bretagne: deux ex-ministres pris en flagrant délit de corruption par les médias

Deux médias britanniques ont piégé deux anciens ministres qui ont accepté, contre rémunération, d'influencer l'attribution de contrats publics à des sociétés privées.

23 févr. 2015, 15:02
Malcolm Rifkind a notamment été secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, au début des années 2000.

Deux ex-ministres britanniques ont été accusés par deux médias d'avoir proposé, moyennant rétribution, d'user de leur influence pour favoriser une entreprise privée. Tous deux ont fermement nié un comportement inapproprié.

Ces allégations portées par le quotidien "The Daily Telegraph" et la chaîne de télévision "Channel 4" surviennent quelques semaines avant les élections législatives du 7 mai. Elles visent le député du Labour (principal parti d'opposition) Jack Straw et le député du Parti conservateur Malcolm Rifkind.

Ce dernier a été exclu du groupe parlementaire conservateur en attendant la tenue d'une commission disciplinaire au sein du parti. De son côté, M. Straw s'est temporairement retiré du Labour après la publication de ces informations. Les deux hommes se sont mis en contact avec le commissaire chargé de veiller au respect des règles parlementaires.

Selon des journalistes qui se sont fait passer pour des hommes d'affaires représentant une entreprise chinoise, M. Straw a offert d'user de son influence contre une rétribution de 5000 livres (7300 francs) par jour. M. Rifkind a proposé de permettre un "accès utile" à tout ambassadeur britannique dans le monde, affirment ces reporters qui ont agi en caméra cachée.

Activités "acceptables"

Questionné par la radio BBC 4 lundi, M. Rifkind, qui préside la commission parlementaire chargée de la sécurité, a nié avoir commis tout méfait. Il a assuré que de telles activités sont jugées "acceptables" par le Parlement.

"Tous vos auditeurs peuvent aller sur Internet consulter le registre des activités privées des députés. Ils peuvent voir chaque centime que je gagne, combien de temps il me faut pour gagner cet argent et ce que je fais en échange", a expliqué M. Rifkind. Ce dernier a été ministre de la Défense et ministre des Affaires étrangères du gouvernement de John Major.

Le Parlement autorise les députés à avoir des activités professionnelles privées, à condition, notamment, de les déclarer et de ne pas utiliser les ressources parlementaires pour les mener à bien. "Je n'ai aucune raison d'être gêné. J'aurais été prêt à dire à la télévision tout ce que j'ai dit à ces gens", a ajouté M. Rifkind, qui a été anobli en 1997.

"Mortifié" par les accusations

De son côté, M. Straw a indiqué qu'il avait clairement expliqué à ses interlocuteurs qu'il ne travaillerait pour l'entreprise qu'après avoir abandonné son mandat de député après les élections de mai.

Le parlementaire travailliste, qui a été ministre des Affaires étrangères et ministre de la Justice dans les gouvernements de Tony Blair et de Gordon Brown, s'est dit "mortifié" par les accusations, sur la radio BBC 4. "Je regrette énormément d'avoir rencontré ces gens", a-t-il déclaré.

Pas "à vendre"

Selon l'enquête, M. Straw a dit aux journalistes qu'il travaillait "clandestinement" pour modifier les règles de l'Union européenne pour aider une société de produits de consommation qui l'a rémunéré à hauteur de 60'000 livres (87'400 francs) par an.

Les journalistes ont contacté douze députés pour leur enquête. Six d'entre eux n'ont pas répondu et un a rétorqué aux faux hommes d'affaires que ses contacts n'étaient pas "à vendre".

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