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France: mouvement massif des taxis contre les chauffeurs clandestins

les taxis français manifestent jeudi contre les chauffeurs d'Uber et demandent la désactivation de leur application: Ils dénoncent "une concurrence sauvage".

25 juin 2015, 11:22
A taxi driver walks past a cab with  a poster reading "Uber go out" during a demonstration in Paris, Thursday, June 25, 2015 in Paris. French taxis are on strike around the country, snarling traffic in major cities and slowing access to Paris' Charles de Gaulle airport after weeks of rising and sometimes violent tensions over Uber. (AP Photo/Michel Euler)

Les chauffeurs de taxi français ont engagé jeudi un mouvement de protestation massif contre les véhicules clandestins qui utilisent l'application UberPop. Cette révolte perturbe passablement la circulation dans de nombreuses villes et l'accès aux aéroports parisiens.

Dans un climat tendu, ils réclament la désactivation d'UberPop, seule manière selon eux de bloquer les activités de la société américaine en France, mais aussi une meilleure réglementation des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC). Ils dénoncent "une concurrence sauvage".

"Le but c'est d'occuper l'espace, parce qu'il y a un vrai ras-le-bol", a expliqué Karim Asnoun, de la CGT. "La base attend de nous des messages forts, on est obligé de passer par cette étape de la radicalité", a ajouté Abdel Ghalfi, du syndicat CFDT.

Les chauffeurs de taxi ont notamment perturbé les accès aux gares et aux aéroports parisiens ainsi que la circulation sur le boulevard périphérique de Paris, parfois au prix de tensions avec les forces de l'ordre déployées massivement. "Accès routier à l'aéroport Charles de Gaulle bloqué, privilégiez le RER B", a notamment averti Aéroports de Paris sur son compte Twitter en début de matinée.

Plusieurs incidents

Plusieurs incidents ont été signalés avec des chauffeurs UberPOP ou des VTC, notamment Porte Maillot à Paris, où deux voitures ont été retournées. "Aucune violence n'est acceptable et nous apporterons notre soutien aux forces de l'ordre pour identifier et sanctionner les responsables", a déclaré à BFM TV le directeur général de la société de taxis parisien Taxis bleus.

"Ce sont des individus isolés qui ne représentent pas les 55'000 pères ou mères de famille qui sont chauffeurs de taxi en France aujourd'hui", a ajouté Yann Ricordel.

Vers 07 heures, des forces anti-émeutes ont dû intervenir pour dégager le périphérique bloqué au niveau de cette porte très utilisée, à l'ouest de la ville, dans une odeur âcre de fumée, le claquement de pétards et le fracas de poubelles renversées.

Marseille, Toulouse et Strasbourg

Dans les Bouches-du-Rhône, les taxis ont installé plusieurs barrages filtrants à Marseille et Aix-en-Provence. Ils ont aussi bloqué les accès de la gare Saint-Charles de Marseille et de la gare TGV d'Aix-en-Provence et pris position sur l'accès principal de l'aéroport Marseille-Provence.

A Toulouse, quelque 200 taxis selon la police, 780 selon leur syndicat, ont organisé des barrages filtrants aux entrées de l'aéroport et à proximité de la gare Matabiau. A Strasbourg, les taxis ont été reçus par le préfet.

Bras de fer avec l'Etat

Depuis plusieurs mois, le groupe américain de VTC Uber s'est engagé dans un bras de fer avec l'Etat, autour de son application mobile UberPOP, un service à prix cassés qui met en relation des passagers et des conducteurs non professionnels assurant le transport avec leur véhicule personnel.

Uber revendique 400'000 utilisateurs d'UberPOP en France, où le nombre des taxis est faible. Mais les chauffeurs sont des particuliers qui ne paient ni cotisations sociales ni impôts, n'ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires pour obtenir un agrément et ne sont pas assurés professionnellement.

Une disposition de la loi Thévenoud interdit la mise en relation de clients avec des chauffeurs non enregistrés pour des prestations de transport payantes, sous peine de deux ans de prison et 300'000 euros d'amende. Uber juge cette disposition contraire à la liberté d'entreprendre et a obtenu mercredi de la Cour de cassation que la question soit transmise au Conseil constitutionnel.

Celui-ci doit se prononcer sur la conformité à la Constitution de l'interdiction de l'offre payante de transport entre particuliers UberPOP.

Aéroport de Roissy bloqué:

Echauffourées entre chauffeurs:

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