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France: Les médias romands commentent l'élection du nouveau président Macron

La presse suisse romande revient ce lundi matin sur l'élection d'Emmanuel Macron à la tête de la Ve République française. De l'avis des spécialistes, ce sont l'espoir et le renouveau qui se sont imposés.

08 mai 2017, 06:53
Les Français de l'étranger ont suivi l'élection de leur nouveau président, comme ici à Genève.

La presse suisse pointait lundi "les espoirs et les éclaircies potentielles" pour la France au lendemain de la large victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle française. Mais "rien ne sera facile", prévient-elle, à commencer par les législatives de juin.

"La France s'est choisi un homme neuf pour entamer" la transformation d'"un vieux pays jusqu'ici incapable de s'inscrire dans la complexité de l'époque", estime Le Temps. "C'est un coup de maître de la part du nouvel élu et aussi un signe de grande maturité du corps électoral".

Mais "rien ne sera facile", prévient le journal lémanique, car le candidat Macron "a aussi montré ses limites durant la campagne". Il "n'a pas toujours eu le charisme nécessaire, la charpente de son programme montre des faiblesses et sa capacité à nouer des alliances reste à démontrer".

24 Heures voit également dans la victoire d'Emmanuel Macron, 39 ans, un choix "porteur de quelques espoirs et d'éclaircies potentielles", car le champion d'En Marche! incarne "une nouvelle génération dans un pays où le paysage politique semblait figé".

Une nouvelle ère

Il apporte dans ses bagages des pistes "plus ou moins radicales" de changement: "le même 'peuple de France' qui l'a porté au pouvoir ne doit plus seulement se demander ce que M. Macron peut faire pour lui mais ce qu'il peut faire pour son pays. Et donc cesser de prendre en otage la rue chaque fois qu'un de ses privilèges corporatistes est remis en cause".

La France est entrée "dans une nouvelle ère, celle de l'inconnu", lance La Tribune de Genève. "Après les chocs du Brexit et de l’élection de Donald Trump, l’avènement d’Emmanuel Macron à la présidence française est cependant à ranger parmi les bonnes nouvelles", la raison et le bon sens l’ayant emporté sur "l’obscurantisme de Marine Le Pen et l’immobilisme d’une caste déchue".

Certes, "Emmanuel Macron constitue un risque", ajoute le journal. "Mais cet homme, dont peu contestent l’intelligence, le pragmatisme voire l’esprit rénovateur, est certainement le meilleur pari pour une France laminée qui rêve de changements".

>> à voir aussi: Présidentielle française: le 2e tour en images

Désaveu pour Le Pen

Insistant également sur "la volonté de changement des Français", le Journal du Jura relève le score "exceptionnel" d'Emmanuel Macron, qui a réussi en une année à peine, "à faire de son mouvement En Marche!, qui n'était qu'un projet d'espérance totalement utopique, une lame de fond qui l'a porté à la fonction suprême."

Pour sa rivale Marine Le Pen, en revanche, le résultat est "un sévère désaveu", poursuit le quotidien. "Une défaite dont elle est la première responsable" en révélant le vrai visage de son parti, le Front national, "lors du débat télévisé de mercredi dernier, celui de la haine et du dénigrement".

L'Express et L'Impartial notent quant à eux que l'actuel président français, "François Hollande aura au moins réussi une chose: sa sortie. Le 'président normal' va laisser les clés du palais de l'Elysée à celui des onze candidats du premier tour qui, politiquement, est le plus proche de lui."

Si l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence française peut être comparée à celle de Barack Obama à la présidence américaine, "n'allons pas en faire trop tôt un Obama à la française", préviennent les journaux neuchâtelois. "S'il ne manque pas de charme, M. Macron n'a pas le charisme de l'ex-président américain, pas la même assise électorale non plus", ce qui "devrait l'inciter à une certaine humilité".

Désaffection

Car "avec 34% de citoyens qui ont préféré ne se prononcer ni pour 'le pire' ni pour le 'moins pire', jamais une élection présidentielle française n'avait connu une telle désaffection", relève Le Courrier, qui pointe l'abstention et les votes nuls ou blancs.

Le journal genevois souligne aussi la défaite du FN et de Marine Le Pen, qui n'a pas réussi à sortir de "son ghetto". "Le fait que cette dernière ait annoncé hier soir la création d'une 'nouvelle force politique' conforte cette analyse".

Tout comme Le Courrier, La Liberté remarque que le "nombre historique de bulletins blancs et nuls en fait un président par défaut". Le quotidien fribourgeois juge également qu'Emmanuel Macron doit son succès "à l'empêchement successif de tous ses rivaux potentiels, à droite comme à gauche" et qu'il a "drainé un puissant vote utile (...) pour faire barrage à Marine Le Pen".

Le héraut d'En Marche! doit maintenant réussir à réformer la France, car l'échec lui est interdit, "sous peine dans cinq ans, de voir le Front national porté à un nouveau niveau historique ou pire encore, jusqu'au pouvoir".

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