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France: la prolongation de l'état d'urgence approuvée par l'Assemblée nationale

L'Assemblée nationale a approuvé l'allongement de six mois de l'état d'urgence, une mesure décidée après l'attentat de Nice. Le Sénat doit quant à lui encore se prononcer mercredi.

20 juil. 2016, 07:00
La France traverse l'une des périodes les plus noires de son histoire.

Six jours après l'attentat de Nice, l'Assemblée nationale a donné son feu vert à l'article prolongeant l'état d'urgence pour six mois en France. Une décision prise dans un climat politique envenimé par des accusations de l'opposition de laxisme dans la lutte antiterroriste.

Comme le réclamait une partie de la droite, les députés ont porté dans la nuit de mardi à mercredi la prolongation de l'état d'urgence à six mois, jusqu'à fin janvier 2017. Ce à quoi le président François Hollande s'était dit ouvert.

Le gouvernement avait prévu à l'origine cette prolongation pour une durée de trois mois. Celle-ci était présentée comme une "réponse puissante" au terrorisme par le Premier ministre Manuel Valls.

Ce régime qui facilite les perquisitions et les assignations à résidence est en vigueur depuis les attaques djihadistes du 13 novembre 2015 à Paris. C'est la première fois depuis la guerre d'Algérie (1954-1962), où ce régime d'exception avait prévalu pendant près de huit mois, que l'état d'urgence dure si longtemps en France.

"Autres attentats"

Quitte à être une nouvelle fois qualifié de "fataliste" par ses détracteurs, le Premier ministre socialiste Manuel Valls a averti que la France devait s'attendre à d'"autres attentats" et d'"autres innocents tués", dans une allocution mardi soir devant les députés.

"Nous devons, non pas nous habituer - jamais - mais apprendre à vivre avec cette menace. A vivre avec elle et à la combattre", a-t-il dit.

"Les terroristes veulent nous diviser, nous séparer, nous monter les uns contre les autres", a déclaré mardi M. Hollande pendant une visite au Portugal. "Il y a un devoir qui m'anime: que nous soyons unis, rassemblés, capables de réagir comme il convient avec la force nécessaire", a-t-il ajouté.

Débat électrique

Le débat mardi soir devant les députés (comme celui qui doit se dérouler mercredi devant les sénateurs) était électrique. L'opposition de droite ne cesse depuis le carnage du 14 juillet à Nice de critiquer l'exécutif socialiste. Elle a réclamé lundi soir une commission d'enquête parlementaire sur la tragédie niçoise.

Le parti Les Républicains de l'ex-président Nicolas Sarkozy était favorable à la prolongation de l'état d'urgence. Mais il avait posé ses conditions: au moins six mois de plus et un durcissement des mesures coercitives prévues dans ce cadre.

Le projet de loi prévoit de rétablir la possibilité de perquisitions administratives à toute heure du jour ou de la nuit sans l'aval d'un juge, ainsi que celle d'exploiter les données des ordinateurs et des téléphones saisis.

L'affrontement pourrait se focaliser sur les exigences de la droite d'un arsenal encore plus répressif. Il demande notamment des centres de rétention à titre préventif pour les personnes suspectées de radicalisation islamiste.

Le Sénat, à majorité de droite et où le débat aura lieu mercredi, jouera les prolongations s'il adopte un texte différent de celui de l'Assemblée. M. Valls a rejeté mardi toute idée d'instaurer une "législation d'exception", plaidant pour que la France reste un Etat de droit.

 

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