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Fortes violences en Égypte après la condamnation à mort de 21 personnes

21 personnes ont été condamnées à mort samedi pour les violences survenues au stade de Port-Saïd en février 2012. 74 personnes avaient trouvé la mort après un match entre Al-ahly et Al-Masry. De fortes révoltes ont suivi l'annonce du verdict. L'armée est intervenue.

26 janv. 2013, 15:34
Les violences dans le stade avaient coûté la vie à 74 personnes.

L'Egypte a connu samedi une seconde journée d'affrontements meurtriers avec la mort de 26 personnes à Port-Saïd (nord-est). Ces violences aggravent encore la pire crise à laquelle le président islamiste Mohamed Morsi soit confronté depuis son élection en juin.

Les affrontements de Port-Saïd ont éclaté après l'annonce de la condamnation à mort de 21 Egyptiens pour leur implication dans les violences ayant suivi un match de football l'an dernier dans cette ville. Un bilan provisoire du ministère de la Santé fait état de 26 morts - dont au moins deux policiers - et près de 280 blessés en cours de journée.

Des proches des personnes condamnées ont tenté d'envahir la prison dans laquelle se trouvaient ces dernières. D'après des témoins, des assaillants inconnus ont ouvert le feu en direction de la police qui a riposté avec du gaz lacrymogène. Deux postes de police ont été pris d'assaut et des tirs nourris se faisaient entendre.

L'armée à la rescousse

Le ministère de l'Intérieur a parlé "d'affrontements violents et sanglants". Un général de l'armée a annoncé le déploiement des militaires dans la ville pour "rétablir le calme et protéger les institutions publiques".

Port-Saïd est située à l'entrée nord du canal de Suez, mais l'organisme de gestion de cette voie d'eau stratégique a indiqué que le trafic n'était "pas affecté".

Néanmoins, selon le ministère grec des Affaires étrangères, un ferry grec en provenance du port israélien de Haïfa a essuyé des tirs samedi matin alors qu'il était ancré à Port-Saïd. Le bateau, où personne n'a été blessé, a depuis repris la mer.

Cris de joie au Caire

Au Caire, dans la salle d'audience, le verdict a en revanche été accueilli par les cris de joie et les youyous des membres des familles des victimes. "Dieu est le plus grand", a-t-on entendu dans l'enceinte du tribunal.

Au total, 73 personnes ont été inculpées, parmi lesquelles 61 étaient accusées de meurtre avec préméditation après la plus grande tragédie de l'histoire du football égyptien, qui avait entraîné des jours d'affrontements dans les rues du Caire. Douze autres, dont neuf policiers, étaient accusées d'avoir aidé à déclencher les violences. Le président du tribunal a fixé au 9 mars le verdict pour le reste des accusés.

En février 2012, 74 personnes étaient mortes à Port-Saïd après un match entre le grand club cairote d'Al-Ahly et une équipe locale, Al-Masry. Ce drame, le plus meurtrier du football égyptien, s'est produit après la victoire d'Al-Masry dont des centaines de supporteurs avaient envahi le terrain et lancé des projectiles vers ceux d'Al-Ahly. Les accusés ont récusé toutes les charges.

Les "Ultras" d'Al-Ahly, des supporteurs fervents et organisés qui revendiquent la majorité des victimes, avaient menacé les autorités de "chaos" si le verdict n'était pas assez sévère.

Ultimatum de l'opposition

Samedi, l'opposition aux islamistes, regroupée au sein du Front du salut national (FSN), a fait monter la pression sur le pouvoir en réclamant une "solution globale" à la crise politique incluant notamment la formation d'un "gouvernement de salut national".

Faute de quoi, a-t-elle prévenu, elle boycotterait les législatives prévues en principe en mars ou avril, à une date encore à définir, et réclamerait une présidentielle anticipée alors que M. Morsi n'est en fonction que depuis sept mois.

L'opposition laïque et le pouvoir sont à couteaux tirés depuis novembre, date à laquelle M. Morsi s'est doté temporairement de pouvoirs exceptionnels afin d'accélérer un projet de Constitution rédigé par une commission dominée par les islamistes.

Appel au calme de Morsi

Des manifestations tournant parfois à la violence avaient déjà eu lieu à l'époque. Vendredi, les manifestations et heurts à l'occasion de la "Journée de la Révolution" se sont produits dans de nombreuses villes, notamment Le Caire, Alexandrie et Suez, faisant neuf morts et plus de 530 blessés à travers le pays.

Les manifestants accusent M. Morsi et les Frères musulmans dont il est issu de trahir la "révolution" qui leur a permis d'accéder au pouvoir. M. Morsi, qui a appelé dans la nuit ses compatriotes à "rejeter la violence", a participé samedi à une réunion du Conseil national de défense consacrée à la sécurité publique.

Attention à la violence de certaines images:

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