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Exportations: l’industrie suisse soutient l’accord-cadre avec l’UE

Selon Hans Hess, président de Swissmem, l’accord-cadre, soumis à consultation par le Conseil fédéral, est adapté aux besoins de la Suisse. Tandis que Philipp Hildebrand s’y oppose, en raison notamment de la protection des salaires et de l’immigration.

27 déc. 2018, 06:58
Hans Hess, président de Swissmem, entend s'engager "de toutes ses forces" pour la voie bilatérale.

L’industrie suisse soutient l’accord-cadre négocié entre la Suisse et l’UE. Aucune meilleure solution n’est en vue, avertit jeudi le président de Swissmem, Hans Hess. L’ex-président de la BNS Philipp Hildebrand conseille au contraire de faire une pause avec Bruxelles.

L’accord-cadre, soumis à consultation par le Conseil fédéral, est adapté aux besoins de la Suisse, remarque M. Hess dans un entretien diffusé par la Neue Zuercher Zeitung. «Je ne pense pas que nous négocierions un meilleur accord dans trois ou quatre ans», souligne le président de Swissmem, l’association faîtière de l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux.

M. Hess entend s’engager «de toutes ses forces» pour la voie bilatérale. Selon lui, l’industrie exportatrice en particulier a besoin urgemment de nouveaux accords d’accès au marché européen. «Sans accord-cadre, la voie bilatérale se fermera lentement et ce prix est clairement trop élevé pour la Suisse».

Il appelle les syndicats et les fédérations à se concentrer davantage sur la situation dans son ensemble. «L’économie est unie derrière la voie bilatérale», affirme le responsable. L’accord institutionnel permet un accès pratiquement sans discrimination au marché intérieur de l’UE, une sécurité juridique, notamment en ce qui concerne l’équivalence boursière ou les entraves techniques au commerce, ainsi que de négocier d’autres conventions commerciales, par exemple pour le secteur électrique, énumère-t-il.

Le temps jour pour la Suisse

Philipp Hildebrand voit, en revanche, de grosses difficultés politiques à faire ratifier l’accord-cadre, notamment en raison de la protection des salaires et de l’immigration. Dans un entretien diffusé par les journaux du groupe de presse Tamedia, celui qui était à la tête de la Banque nationale suisse (BNS) de 2010 à 2012 critique la stratégie du gouvernement. «Je suis un peu surpris que le Conseil fédéral ait publié ce document sans trop d’explications. Ne pas prendre position n’est certainement pas une option à terme».

Comme pour le Brexit, M. Hildebrand estime qu’il est possible que Berne et Bruxelles ne parviennent pas à un accord. Il conseille à la Suisse de «se préparer au pire scénario d’une rupture avec l’UE». On ne peut pas simplement supposer que ce serait une bonne chose si la Suisse rejetait l’accord-cadre actuel, poursuit-il.

L’ex-président de la BNS souligne toutefois que le temps joue pour Berne, car l’UE a les mêmes problèmes que la Suisse. «Les Européens eux-mêmes constatent qu’il y a des firmes étrangères affichant des salaires extrêmement bas, qui entrent en concurrence avec des entreprises nationales. Cette thématique va revenir sur la table», assure-t-il.

Il juge également que les questions de savoir, si des immigrés peuvent bénéficier de l’aide sociale immédiatement et comment l’immigration est contrôlée, risquent fort d’être à nouveau réglementées dans l’UE.

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