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Etats-Unis: Trump nomme la juge conservatrice Barrett à la cour suprême

Samedi, la juge conservatrice Amy Coney Barrett a été choisie par Donald Trump pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la cour suprême des Etats-Unis. Il s’agit d’une catholique anti-avortement, mère de sept enfants.

27 sept. 2020, 08:36
En nommant la juge Amy Coney Barrett à la cour suprême, le président américain Donald Trump va ancrer encore un peu plus dans le conservatisme l'institution américaine.

Donald Trump a nommé samedi la juge conservatrice Amy Coney Barrett pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la cour suprême des Etats-Unis. Cette catholique de 48 ans anti-avortement va ancrer encore plus dans le conservatisme la plus haute juridiction américaine.

«Ce soir, j’ai l’honneur de nommer l’une des juristes les plus brillantes et les plus douées du pays à la cour suprême», a déclaré solennellement le président américain dans les jardins de la Maison-Blanche. «Vous allez être fantastique», a-t-il lancé en s’adressant à la juge, debout à ses côtés, avant de prédire une confirmation «rapide» par le Sénat.

Sauf énorme surprise, Amy Coney Barrett, une catholique pratiquante opposée à l’avortement, viendra renforcer la majorité conservatrice au sein de cette institution-clé après le décès de la progressiste «RBG», l’icône féministe décédée il y a huit jours.

Le choix présidentiel devrait être rapidement validé par le Sénat, à majorité républicaine. Les auditions doivent débuter le 12 octobre, pour un vote espéré à la fin octobre, quelques jours avant l’élection présidentielle du 3 novembre.

Appel de Biden

Quelques minutes seulement après l’annonce de la nomination, le candidat démocrate à la Maison-Blanche Joe Biden a appelé le Sénat à ne pas se prononcer sur cette désignation de la juge Barrett avant le scrutin du 3 novembre. «Le Sénat ne devrait pas se prononcer […] tant que les Américains n’auront pas choisi leur prochain président et leur prochain congrès», a affirmé dans un communiqué l’ex-vice-président de Barack Obama.

 

 

M. Trump aura ainsi désigné, fait rare, trois juges suprêmes, sur un collège de neuf, en un seul mandat.

En banlieue d’Harrisburg, la capitale de Pennsylvanie, où l’ex-magnat de l’immobilier doit tenir une réunion de campagne samedi soir, l’annonce de la nomination, retransmise sur grand écran devant les centaines de personnes déjà présentes, a été accueillie d’acclamations enthousiastes et d’applaudissements par les supporters du président. «USA, USA, USA», a scandé la foule juste après l’annonce.

Trancher les grands débats de société

Dès le décès de «RBG», Donald Trump a engagé au pas de course le processus pour ancrer durablement la cour suprême dans le conservatisme, ses juges étant nommés à vie.

Tout le camp démocrate est vent debout, arguant qu’il devrait revenir au vainqueur du 3 novembre de faire un choix si déterminant pour la société américaine, puisque la plus haute juridiction tranche des questions ultrasensibles, comme l’avortement, le droit de porter des armes, la discrimination positive ou encore les litiges électoraux.

La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a encore exhorté samedi le Sénat à «reporter le processus de confirmation» jusqu’au lendemain de l’investiture du prochain président, le 20 janvier.

Le sujet sera à coup sûr mardi soir au coeur du premier débat télévisé de la campagne présidentielle entre Joe Biden, favori dans les sondages, et le président sortant Donald Trump, qui mise en partie sur cette séquence pour refaire son retard.

Mère de sept enfants

Le choix d’Amy Coney Barrett, mère de sept enfants, professeure de droit et magistrate connue pour ses convictions religieuses traditionalistes, pourrait galvaniser l’électorat chrétien conservateur sur lequel Donald Trump s’est largement appuyé lors de son élection-surprise il y a quatre ans.

D’autant que malgré une majorité de juges déjà théoriquement à droite après deux nominations par l’ex-homme d’affaires new-yorkais, la cour suprême avait infligé au début de l’été une série de revers au camp conservateur, sur l’interruption volontaire de grossesse comme sur les droits des minorités sexuelles et des jeunes migrants sans papiers.

Amy Coney Barrett, «ACB», comme la surnomment certains médias, faisait déjà partie des favoris en 2018 pour la cour suprême, lorsque le président lui avait finalement préféré le juge Brett Kavanaugh.

«J’aime les Etats-Unis et j’aime la constitution des Etats-Unis», a-t-elle déclaré lors d’une brève allocution au cours de laquelle elle a rendu un homme appuyé à Ruth Bader Ginsburg. «Elle a gagné l’admiration des femmes à travers et le pays et dans le monde entier», a-t-elle souligné.

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