La mort de Ruth Bader Ginsburg, vendredi, moins de deux mois avant l’élection présidentielle américaine, est un coup de théâtre politique majeur au milieu d’une campagne particulièrement disputée. La doyenne de la Cour suprême se savait condamnée par le cancer. Elle avait plus que quiconque conscience de l’enjeu capital représenté par sa succession. Quelques jours avant sa mort, celle que l’on surnommait «RBG» avait dicté, à sa petite-fille, cette déclaration: «Mon souhait le plus fervent est de ne pas être remplacée avant l’entrée en fonction d’un nouveau président.»
Samedi matin, le président actuel, Donald Trump, a laissé entendre exactement le contraire: «Nous avons été placés à ce poste pour prendre des décisions importantes pour les gens qui nous ont si fièrement élus. La plus importante ayant été, depuis longtemps, la sélection des juges à la Cour suprême. Nous avons cette obligation, sans délai!» Un peu plus tard, le président...