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Espionnage:Obama savait depuis 2010 que Merkel était espionnée par la NSA

"Der Spiegel" et d'autres médias allemand avancent que Barack Obama savait depuis 2010 que le téléphone portable d'Angela Merkel était mis sur écoute par la NSA.

27 oct. 2013, 22:31
Le président américain Barack Obama était informé depuis 2010 de la mise sur écoute par la NSA du téléphone portable d'Angela Merkel.

Le président américain Barack Obama savait depuis 2010 que la chancelière allemande Angela Merkel était sur écoute. Cette opération aurait commencé dès 2002, selon de nouvelles révélations ce week-end de médias allemands susceptibles d'amplifier le scandale d'espionnage par la NSA.

Le "Bild am Sonntag" citait dimanche des sources des services secrets américains selon lesquelles le chef de l'Agence de sécurité américaine (NSA), Keith Alexander, avait informé Barack Obama d'une opération d'écoute des communications d'Angela Merkel dès 2010. "Obama n'a pas mis fin à cette opération et l'a au contraire laissé se poursuivre", d'après un haut responsable des services de la NSA.

Dans un communiqué, la NSA a démenti ces informations: "Le général Alexander n'a pas discuté avec le président Obama en 2010 d'une supposée opération de renseignement impliquant la chancelière Merkel et n'a jamais discuté d'une quelconque opération l'impliquant", déclare Vanee Vine, une porte-parole de l'agence de renseignement.

L'édition dominicale du "Frankfurter Allgemeine" a indiqué, sans citer de sources, que M. Obama avait assuré à Mme Merkel au téléphone qu'il n'était pas au courant de sa mise sur écoute. Le cabinet de Mme Merkel n'a pas souhaité commenter cet échange.

Surveillance étendue

La Maison Blanche a de son côté expliqué qu'elle n'enregistrait pas les appels téléphoniques de Mme Merkel et ne le ferait pas à l'avenir, refusant de dire si l'Amérique l'avait espionnée par le passé.

Selon le "Bild am Sonntag", M. Obama voulait être informé en détails sur la chancelière allemande, considérée comme la dirigeante la plus puissante d'Europe. La NSA a renforcé la surveillance de ses communications, visant non seulement le téléphone portable qu'elle utilise pour communiquer avec son parti la CDU, mais aussi son appareil crypté officiel, précise le journal.

Les spécialistes du renseignement américain pouvaient enregistrer ces conversations, mais aussi consulter les SMS envoyés quotidiennement par Angela Merkel à des dizaines de collaborateurs. Seule la ligne directe spécialement sécurisée de son bureau était hors de portée des espions américains, précise le "Bild". Les informations étaient directement transmises à la Maison Blanche.

Activité intense

Si la surveillance de la chancelière a commencé dès 2002, comme l'a affirmé samedi soir l'hebdomadaire "Der Spiegel", ce scénario signifierait que sous la présidence George W. Bush, les Etats-Unis visaient déjà Mme Merkel, alors qu'elle était cheffe de l'opposition.

Toujours selon "Bild", son prédécesseur Gerhard Schroeder était lui aussi l'une des cibles de la NSA en raison de son opposition à l'invasion américaine de l'Irak.

Le "Spiegel" a cité un document classé secret de 2010 selon lequel les services d'espionnage américains disposaient de 80 cellules de surveillance technologique dans le monde, notamment à Berlin, Paris, Madrid, Rome, Prague, Genève et Francfort.

L'Allemagne enverra la semaine prochaine une délégation des responsables du renseignement aux Etats-Unis. Elle sera chargée d'obtenir des explications concernant les allégations sur la mise sur écoute de la chancelière allemande.

Nouvel accord

Les récentes révélations sur l'ampleur des écoutes américaines dans des pays alliés ont poussé les leaders européens à exiger de Washington un nouvel accord sur la collecte de renseignements.

Parallèlement, l'Allemagne prépare conjointement avec le Brésil une résolution à l'ONU sur la protection des libertés individuelles, selon des diplomates onusiens.

La Suisse a participé à une séance d'information sur ce projet de résolution, a indiqué à l'ats un porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Elle est généralement favorable à ce que l'ONU se saisisse de ce thème mais le contenu du texte fait encore l'objet de consultations.

"Stop Watching Us"

Les services de renseignement des alliés européens de Washington devraient être mieux supervisés, a jugé dimanche Mike Rogers, un influent sénateur républicain. Les récentes révélations n'ont selon lui "pas choqué les services" européens, au contraire des gouvernements pour lesquels ils travaillent, a-t-il estimé sur CNN.

Environ 2000 personnes ont elles manifesté samedi à Washington pour protester contre les programmes de surveillance mis en oeuvre par la NSA, selon les organisateurs, une alliance d'une centaine d'associations et de sociétés baptisée "Stop Watching Us". Elle réclame une réforme du Patriot Act, qui établit le cadre juridique permettant à la NSA de surveiller les télécommunications.

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