«Nous ne sommes pas des chiens», lâche Lidia Arribas. Comme elle, des milliers d’habitants de la Cañada Real, l’un des plus grands bidonvilles d’Europe, sont privés d’électricité alors que le thermomètre est descendu à -10 degrés dans la capitale espagnole.
Cette situation – provoquée selon la police par des plantations de cannabis en intérieur dont la voracité en chaleur et en lumière a fait imploser le réseau électrique – dure depuis octobre et a pris un tournant dramatique alors que Madrid est touchée par une vague de froid historique après la tempête de neige du week-end dernier.
Des conditions de vie dénoncées par des ONG, des rapporteurs du conseil des droits de l’homme de l’ONU et même la star espagnole Penelope Cruz.
Les chiens «vivent mieux que nous actuellement», poursuit Lidia, 37 ans et mère de trois enfants, en rentrant, lampe torche à la main, dans son logement en dur où la moisissure colonise les murs.
Recroquevillée sous des couvertures, sa fille de 7 ans, Ainara, explique dormir tout le temps «la tête dessous» afin de se protéger du froid et de l’humidité.