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Egypte: L'armée convoque un dialogue

L'armée, revenue au premier plan à la faveur de la crise politique, a convoqué mardi le président égyptien Mohamed Morsi et l'opposition à une réunion de dialogue. Dans l'après-midi, des milliers d'opposants à M. Morsi se sont pressés devant son palais, non loin d'une manifestation de partisans du chef de l'Etat

11 déc. 2012, 21:03
Mardi, des opposants au président égyptien  Mohamed Morsi ont réussi à pénétrer dans le périmètre de sécurité du palais présidentiel.

Le ministre de la Défense et commandant des forces armées, le général Abdel Fattah al-Sissi, a convoqué «les partenaires de la  patrie», dont le président islamiste, son gouvernement et les forces politiques de tous bords, dans un complexe sportif militaire de la grande banlieue du Caire mercredi à 16h30 (15h30 en Suisse). Selon  l'armée, M. Morsi participera lui-même aux discussions.

«Nous ne parlerons ni de politique ni du référendum. Demain (mercredi), nous prendrons place ensemble à la même table en tant qu'Egyptiens», a déclaré le chef d'état-major de l'armée.

Si les Frères musulmans, dont est issu le président égyptien, ont confirmé leur présence, le Front de salut national (FSN), qui regroupe les opposants au référendum sur le projet de nouvelle constitution en Egypte, décidera mercredi matin d'y participer ou non, a déclaré Hamdine Sabahi, un responsable du FSN.

Cette initiative marque un retour au premier plan de l'institution militaire pour tenter de sortir le pays de sa plus  grave crise depuis l'élection de M. Morsi, premier président civil d'Egypte, en juin dernier.

Posée en garante de la stabilité
L'armée n'a pas pris position entre les deux camps dans la crise née d'un décret présidentiel conférant au chef de l'Etat des pouvoirs étendus, auxquels il a finalement renoncé, et du projet de Constitution controversé qui doit être soumis samedi à un référendum.

Pour autant, l'institution n'a pas manqué de signifier sa présence, se posant en garante de la stabilité. Lundi, M. Morsi lui a rendu le pouvoir d'assurer l'ordre et d'arrêter des civils, jusqu'aux résultats du référendum. Ce droit très décrié rappelle la période où les militaires ont dirigé le pays, entre la chute de Hosni Moubarak en février 2011 et l'élection de M. Morsi.

Barrage franchi
La tenue du référendum constitutionnel reste l'objet de vives tensions. Dans l'après-midi, plusieurs milliers d'opposants au scrutin ont réussi à franchir sans heurts un barrage de blocs de béton et de barres de métal, installé pour protéger le complexe présidentiel à Héliopolis, dans la banlieue du Caire. Ils ont ainsi pénétré dans le périmètre de sécurité du palais présidentiel, à l'extérieur du bâtiment, lui-même protégé par des murs de plus de quatre mètres de haut, des soldats et des chars.

Emmenée par le FSN, l'opposition manifestait également sur la place Tahrir, haut lieu de la contestation dans le centre de la capitale.

En face, le camp islamiste, qui soutient M. Morsi, était rassemblé à Nasr City, à quelques kilomètres du palais présidentiel. Plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient près de la mosquée Rabaa, certains brandissaient des drapeaux égyptiens et saoudiens, selon un journaliste de l'AFP.

Ces manifestations concurrentes ont fait redouter de nouveaux affrontements, après des accrochages entre opposants et partisans de M. Morsi qui ont fait 7 morts et des centaines de blessés dans la nuit du 5 au 6 décembre près de la présidence.

Mardi matin, onze personnes ont été blessées lorsque des inconnus ont ouvert le feu à la chevrotine et ont lancé des cocktails Molotov sur des manifestants sur la place Tahrir, selon le ministère de la Santé.

Demande d'aide au FMI gelée
La crise qui traîne en longueur ne fait qu'aggraver l'incertitude qui pèse sur l'économie égyptienne. Mardi, le gouvernement égyptien a décidé de geler sa demande d'aide de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI) en raison des troubles. A Washington, le FMI a assuré qu'il restait «prêt» à soutenir l'Egypte.

Les autorités du Caire et les équipes du FMI s'étaient mises d'accord fin novembre sur ce plan d'aide qui devait encore être approuvé par le conseil d'administration du Fonds d'ici à la fin de l'année.

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