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Egypte: échec de la médiation internationale

Aucune issue pacifique n'a été trouvée à la crise qui secoue l'Égypte, cela malgré l'aide internationale. Le gouvernement a fait savoir aux Frères musulmans que sa patience était pratiquement épuisée.

07 août 2013, 17:29
Les manifestants exigent le retour de Mohammed Morsi.

Le gouvernement égyptien a annoncé mercredi, après dix jours d'un ballet diplomatique, l'échec de la médiation internationale tentée pour trouver une issue pacifique à la crise en Egypte. Il a prévenu les Frères musulmans qu'ils seraient tenus responsables des conséquences de cet échec.

Le pouvoir mis en place par l'armée a également appelé les partisans du président déchu Mohamed Morsi, qui manifestent sans relâche depuis sa destitution le 3 juillet, à se disperser sans délai. Il a affirmé que sa patience était "pratiquement épuisée".

Les autorités égyptiennes attribuent entièrement à la confrérie islamiste "l'échec des efforts, ainsi que les événements et développements ultérieurs qui pourraient résulter de cet échec et seraient liés aux violations de la loi et à la mise en danger de la paix civile", ont écrit dans un communiqué les services du président ad interim Adli Mansour.

Les Frères musulmans n'ont pas officiellement réagi. L'Alliance nationale de soutien à la légitimité, à laquelle ils appartiennent, a cependant appelé les partisans de M. Morsi à descendre jeudi dans les rues pour participer à un "Aïd de la victoire".

Crainte de nouvelles violences

La gauche, hostile au régime du président islamiste, entend, elle aussi, profiter de la fête qui marque la fin du ramadan: le Courant populaire a donné rendez-vous sur la place Tahrir, au Caire, et dans d'autres villes du pays "pour célébrer l'Aïd, annoncer l'avènement de la révolution et soutenir l'indépendance nationale". La conjonction de ces rassemblements fait craindre de nouvelles violences.

L'Egypte est en crise depuis le renversement par l'armée du président le 3 juillet. L'intervention du général Abdel Fattah al Sissi faisait suite à de vastes manifestations contre son régime, accusé d'accaparer le pouvoir et d'être incapable de sortir le pays de la crise économique.

Depuis cette date, les Frères musulmans dénoncent un "coup d'Etat militaire" et la mise en place ensuite d'un "Etat policier", notamment avec l'arrestation de plusieurs de leurs dirigeants, dont M. Morsi. Ils continuent à camper par milliers sur deux sites du Caire, à Rabaa al Adaouia et al Nahda.

L'émissaire américain part

Face aux deux parties qui campent fermement sur leurs positions, les émissaires internationaux, dont la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Catherine Ashton et le secrétaire d'Etat américain adjoint William Burns, ont vainement tenté depuis fin juillet à la fois d'amener les autorités à la retenue et de convaincre les islamistes de se disperser.

Tirant les conséquences de la déclaration présidentielle, M. Burns a quitté le pays mercredi, ont indiqué des sources aéroportuaires sous couvert de l'anonymat. Le diplomate américain s'était entretenu avec des membres du gouvernement et des Frères musulmans de concert avec l'émissaire de l'UE Bernardino Leon et les ministres des Affaires étrangères du Qatar et des Emirats arabes unis.

A Bruxelles, un porte-parole de Catherine Ashton a indiqué que les Européens allaient "continuer de faire tout leur possible pour inciter à l'ouverture de ce dialogue inclusif si important pour (...) un retour à la transition démocratique en Egypte".

Près de 300 morts

Un mois après le renversement de M. Morsi, le bilan des violences frôle les 300 morts, dont 80 tués par les forces de sécurité dans la seule journée du 27 juillet. Mardi soir, de nouveaux affrontements entre pro et anti-Morsi ont fait un mort et 62 blessés à travers le pays, selon le ministère de la Santé.

L'armée égyptienne a par ailleurs annoncé mercredi avoir tué "60 terroristes" et en avoir blessé 64 autres dans l'instable péninsule du Sinaï, où des combattants islamistes ont multiplié les attaques depuis la destitution du président Mohamed Morsi. Elle a aussi arrêté 103 personnes.

La région du Sinaï est majoritairement peuplée de Bédouins, qui entretiennent depuis longtemps des relations difficiles avec le pouvoir central.

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