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Double attentat au Nigeria, 118 morts

Un double attentat a fait mardi au moins 118 morts et 56 blessées sur un marché de Jos dans le centre du Nigeria.

21 mai 2014, 08:23
Les victimes des attentats sont "en majorité des femmes".

"Le nombre de cadavres est actuellement de 118", a déclaré l'agence de gestion des crises au Nigeria (NEMA) tout en estimant qu'il pourrait "y avoir plus de cadavres dans les décombres", après les deux explosions sur un marché de Jos dans le centre du Nigeria. L'attaque n'a pas été revendiquée, mais, selon certains observateurs, elle porterait la marque des islamistes de Boko Haram.

La première explosion, due à un camion piégé, est survenue vers 15h (16h en Suisse) sur le marché New Abuja. Une vingtaine de minutes après, un minibus piégé explosait à son tour, prenant au piège des membres des équipes de secours qui s'efforçaient d'accéder aux victimes.

Sous le feu des critiques pour sa lenteur et son manque d'initiative dans la période de tourmente que subit depuis quelque temps le Nigeria, le président Goodluck Jonathan a rapidement condamné ces attentats. C'est "une attaque tragique contre la liberté humaine" perpétrée par des hommes "cruels et diaboliques". "Le gouvernement reste entièrement engagé pour gagner la guerre contre le terrorisme", a souligné la présidence.

Limite entre chrétiens et musulmans

L'Etat du Plateau marque la limite entre le Sud chrétien et le Nord majoritairement musulman du pays le plus peuplé d'Afrique, première puissance économique du continent. L'Etat du Plateau et sa capitale Jos ont été par le passé le théâtre de violences intercommunautaires meurtrières tout comme d'attaques de Boko Haram.

Le double attentat de mardi, après une attaque suicide dimanche à Kano, la grande ville du Nord, ne sont pas de nature à rassurer les Nigérians, déjà ulcérés par l'incapacité du pouvoir à sauver quelque 200 lycéennes enlevées mi-avril à Chibok (nord-est) par l'insurrection islamiste.

Toutefois, aucune de ces dernières attaques n'a été revendiquée, et les autorités n'ont pas désigné de responsables pour l'heure. La police a indiqué mardi avoir arrêté deux suspects après l'attentat de Kano, survenu dans un quartier majoritairement chrétien aux nombreux bars et restaurants.

En un mois, deux attentats à la voiture piégée ont fait près d'une centaine de morts à Abuja, la capitale fédérale (à 300 km au sud-ouest de Jos). Le premier a été revendiqué par Boko Haram, engagé dans des actions sanglantes depuis 2009.

Etat d'urgence prolongé

C'est dans ce contexte d'intensification des violences de Boko Haram que le président Jonathan avait demandé la prolongation de l'état d'urgence dans les Etats de Yobe, Adamawa et Borno (nord-est), fief des islamistes armés. En vigueur depuis un an, cette mesure a été votée mardi par les sénateurs à l'unanimité, comme l'avaient fait les députés la semaine dernière.

C'est dans l'Etat de Borno que le groupe islamiste a enlevé les lycéennes, dont le sort a suscité une vaste mobilisation internationale. Si, dans un premier temps, l'état d'urgence, accompagné d'une vaste offensive militaire, avait semblé porter ses fruits, nombre d'observateurs jugent aujourd'hui la mesure inefficace, et d'abord symbolique.

Les attaques de Boko Haram se sont finalement accrues, devenant quasi quotidiennes, prenant de plus en plus pour cible les civils et s'étendant ces dernières semaines à Abuja et Kano. Depuis le début de l'année, les attaques ont fait plus de 2000 morts, en majorité des civils.

Face à l'immense émotion causée par le rapt des jeunes filles enlevées dans leur internat de Chibok, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et Israël ont envoyé des experts et des moyens matériels pour aider à les retrouver.

De son côté, la police nigériane a annoncé un "audit de sécurité" dans tous les internats du pays pour tenter d'éviter un nouveau drame.

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