Après l'Europe, plusieurs pays d'Amérique latine s'affirment disposés à accueillir des milliers de migrants fuyant les conflits au Moyen-Orient. En Uruguay, toutefois, les premiers réfugiés syriens arrivés l'an dernier manifestent pour quitter le pays.
La greffe n'a pas pris dans ce pays, qui avait été l'un des premiers de la région à mettre en place un programme d'accueil en 2014 spécifiquement adressé à 117 réfugiés syriens au total.
Depuis lundi, cinq familles avec enfants ont déposé leurs valises face à la présidence, demandant à quitter le pays, où ils disent rencontrer des difficultés d'intégration et économiques, malgré des allocations pouvant dépasser 2000 dollars par mois selon la composition des familles.
Refus d'être des cobayes
"Nous n'avons pas fui la guerre pour mourir ici dans la pauvreté", a déclaré à l'AFP Maher el Dis, 36 ans. "C'est un endroit qui n'est pas adapté à des réfugiés", a-t-il affirmé.
"Nous voulons vivre avec (notre) identité et (nos) valeurs", a renchéri en sanglots Maraa el-Chibli, un homme de 55 ans, père de quinze enfants. "Nous ne sommes pas là pour qu'ils fassent des essais sur nous", pour savoir si ce programme fonctionne, a-t-il ajouté.
La communauté arabe est très réduite en Uruguay, petit pays d'Amérique du Sud aux fortes racines européennes et où le coût de la vie est très élevé.
Situation chaotique au Brésil
Plusieurs pays sud-américains, comme le Venezuela, le Brésil, le Chili ou encore le Panama, ont annoncé ces derniers jours qu'ils étaient prêts à accueillir de nombreux réfugiés syriens.
Avec plus de 2000 réfugiés syriens, le Brésil est l'Etat d'Amérique latine qui a accueilli le plus de ressortissants de ce pays depuis le début de la guerre en 2011. Depuis deux ans, le géant latino-américain a assoupli les procédures d'immigration pour les Syriens et s'apprête à renouveler la mesure.
Mais, malgré la bonne volonté affichée en haut lieu, "il n'y a pas de politique organisée pour recevoir des réfugiés, il n'y a pas de ministère dédié" et si cela a vocation à s'améliorer, "ça reste pour l'instant assez chaotique", tempère Fernando Branco, , de la fondation privée Getulio Vargas.