En l'espace de dix jours, le pont reliant Cúcuta (Colombie) à San Antonio (Venezuela) a tremblé deux fois. La première, le 4 mars passé, sous les fracas des tanks des troupes vénézuéliennes envoyées par Hugo Chavez, président à la gâchette démangeuse et aux pulsions belliqueuses. La seconde, c'était dimanche dernier. Etonnamment, de l'autre côté de la frontière, la réponse attendue par Chavez ne fut pas politique, mais... musicale.
Des notes de musique au lieu des bruits de bottes: bien joué, Juanes! Juanes, c'est Juan Esteban Aristizabal, artiste de Medellín, idole de tout un peuple, placé devant Shakira dans le coeur des Colombiens pour son attachement à la patrie et pour son look d'anti-star. Depuis quelques années, il est le porte-drapeau des victimes des mines antipersonnel en Colombie auprès de l'ONU et oeuvre activement pour la paix. C'est lui qui, le soir du 5 mars passé, en pleine crise diplomatique équatoriano-colombo-vénézuélienne,...