Venus d'Allemagne, des Etats-Unis, du Canada, du Japon, de France, d'Egypte, du Maroc, d'Algérie... les participants au mille visages du Forum Social Mondial ont commencé à défiler aux cris "A bas la dictature, A bas le Capital", "A bas le sionisme", "Liberté pour la Palestine", "Solidarité avec les femmes du monde entier".
Anarchistes, écologistes, pacifistes, syndicalistes ont marché aux côtés de Sahraouis en Djellaba traditionnelle, de femmes voilées ou d'hommes à la kippa, agitant des banderoles colorées sur l'avenue Habib Bourguiba, épicentre de la révolution qui a chassé Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir en 2011.
Brandissant des portraits de Chokri Belaïd - un opposant tunisien de gauche critique des islamistes- assassiné le 6 février, des manifestants ont réclamé "la vérité" sur les commanditaires de ce crime.
Avant la révolution, "il y a trois ans, le FSM en Tunisie c'était impensable. Grâce au sacrifice de notre peuple nous l'avons réalisé", a déclaré Mohamed Jmour, dirigeant du parti de gauche de Chokri Belaïd.
Des slogans en arabe, français, anglais, espagnol résonnaient au coeur de Tunis, où un important dispositif sécuritaire a été déployé pour parer à tout risque, la Tunisie ayant été confrontée à des vagues de violences sociales et à des troubles sanglants orchestrés par la mouvance islamiste radicale.
"Comme la Corse..."
"Le FSM nous intéresse, car comme la Corse, la Tunisie est une terre de rencontres et d'échanges en Méditerranée", affirme le président d'une ONG pacifiste, Jacques Casamarta.
Vêtus tout de jaune, un groupe de Japonais appellent à interdire les guerres dans le monde, alors que des drapeaux syriens rappellent la guerre civile dans ce pays.
Le FSM a débuté le matin dans une ambiance festive sur le campus de l'université de Manar, près de Tunis, avec une "assemblée des femmes en lutte" contre la discrimination.