Quelque 150 éleveurs français en colère ont arrêté et ouvert des camions sur les principaux accès à la ville d'Auch (sud-ouest) dans la nuit de lundi à mardi. Ils se sont emparés d'environ 20 tonnes de viande, a-t-on appris auprès de la police.
Les manifestants ont stationné une cinquantaine de tracteurs et de remorques sur trois ronds-points desservant la ville à partir de 22 heures, selon la police. Ils ont notamment arrêté un camion espagnol contenant de la viande "destinée à faire de la saucisse de Toulouse française", a-t-elle précisé. Les manifestants ont ensuite déversé vers 4 heures du matin du lisier et de la viande devant la préfecture.
"Aujourd'hui nous sommes contraints par des normes franco-françaises plus fortes que celles européennes. On nous oblige à produire de l'extra-qualité (...) nous ne sommes pas contre ça, mais la réglementation doit être la même pour tout le monde", écrivaient lundi les organisations syndicales dans un communiqué.
"Maintenir la pression"
Les éleveurs gersois indiquaient vouloir "maintenir la pression sur le terrain" après un mois de juillet au cours duquel les barrages, opérations-escargots et visites de supermarchés se sont multipliés à travers la France.
Dans la même région, entre 150 et 200 agriculteurs ont réalisé samedi un barrage filtrant sur une route nationale dans l'Aveyron, distribuant des tracts et des saucisses aux automobilistes.
Action à Colmar
En Alsace, des agriculteurs bloquaient mardi la cité administrative de Colmar pour protester contre la lourdeur des charges qui pèsent sur leur activité, a constaté l'AFP. Quatre convois d'environ 240 tracteurs ont convergé vers la cité administrative au cours de la matinée, selon la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) du Haut-Rhin.
"Toute la filière est représentée: le lait, la viande, les céréales, la viticulture, l'arboriculture", a précisé Michel Busch, directeur de la FDSEA du Haut-Rhin. Selon lui, une délégation devait être reçue à la préfecture.
Fin juillet, des agriculteurs du département voisin du Bas-Rhin s'étaient mobilisés, installant des barrages sur six passages routiers entre la France et l'Allemagne, dont cinq ponts, visant uniquement les camions venant d'outre-Rhin et transportant des produits agroalimentaires ou des matières premières agricoles.