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Damas dénonce la pétition suisse réclamant la saisine de la CPI

Damas a protesté auprès du Conseil de sécurité de l'ONU contre la pétition de 57 pays remise par la Suisse et réclamant la saisine de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour les crimes commis en Syrie. Sur le terrain, au moins 79 personnes ont trouvé la mort samedi.

19 janv. 2013, 21:02
Portrait du président syrien Bachar al-Assad repeint par des activistes.

 

Dans un message adressé au président du Conseil de sécurité de  l'ONU, le ministère syrien des Affaires étrangères affirme que «le gouvernement regrette l'insistance de ces pays à suivre une fausse approche (du problème) refusant de reconnaître le devoir de l'Etat syrien de protéger son peuple du terrorisme imposé par l'étranger».

Depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire qui s'est transformée en une guerre civile sanglante, le régime de Bachar al-Assad dit faire face à des «groupes terroristes» armés et financés par l'étranger. Le message souligne que «les groupes terroristes armés sont financés, entraînés par certains Etats qui ont signé la  pétition, où ils trouvent également refuge».

«Campagne inique et trompeuse»

Le message regrette que «la Suisse, un pays connu auparavant pour sa neutralité, ait lancé cette campagne inique et trompeuse contre un pays (la Syrie) membre de l'ONU, en défendant les pratiques des groupes terroristes». Cette initiative «prouve une fois de plus que ces pays signataires du message pratiquent la duperie et la  (politique) de deux poids deux mesures en traitant avec la crise en Syrie et les lois des droits humains».

La Suisse a remis lundi au Conseil de sécurité une pétition dans laquelle elle demande, avec 57 autres Etats, que la CPI ouvre une enquête sur les crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en Syrie. Le texte a été soutenu par plusieurs des quinze membres du Conseil de sécurité, dont la France et la Grande-Bretagne, mais pas les Etats-Unis.

Les représentants de Paris et Londres se sont engagés, avec ceux  de l'Australie, du Luxembourg et de la Corée du Sud, à faire avancer la cause auprès du Conseil. L'instance onusienne a abordé pour la  première fois vendredi à New York la proposition helvétique. La discussion n'a toutefois débouché sur aucun vote.

Neuf enfants tués

En Syrie, cinq membres d'une même famille, dont trois enfants de six mois, cinq ans et 13 ans, ont péri dans un raid aérien sur la province de Raqa. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a précisé que cette famille originaire du nord-ouest ravagé par les bombardements s'était réfugiée à Raqa pour fuir les violences.

Par ailleurs, 28 rebelles et cinq combattants de l'Union démocratique kurde (PYD), la branche syrienne du Parti des  travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie), sont morts lors de violents combats à Rass al-Aïn, à la frontière turque, selon l'OSDH.

Au total, neuf enfants ont été tués samedi en Syrie, selon l'observatoire, qui fait état pour la journée d'un bilan provisoire  de 79 morts - 46 civils, 26 soldats et sept rebelles.

L'aviation a également pilonné Damas et sa périphérie, tandis que  plusieurs roquettes se sont abattues sur une salle des fêtes dans le  nord de Damas, tuant six personnes qui célébraient un mariage, selon l'OSDH.

Arme chimique

Enfin, citant des sources au sein des services de renseignement occidentaux, le quotidien français «Le Monde» a affirmé que les autorités syriennes avaient utilisé une arme chimique non létale contre des opposants le 23 décembre à Homs, dans le centre du pays. Selon une des sources citées, il s'agit d'une arme chimique  incapacitante chargée sur quatre roquettes qui ont été tirées.

Du côté de l'opposition, ses dirigeants ont tenté pour la seconde fois, samedi à Istanbul, de former un gouvernement de transition, alors que le pays s'enfonce toujours davantage dans la guerre civile.

Kamal al Labouani, membre éminent et l'un des rares libéraux de la CNS, a déclaré que l'opposition avait besoin de nommer un Premier ministre pour préserver sa crédibilité comme alternative démocratique à quatre décennies de règne de la famille Assad.

«La coalition est un organe législatif et nous avons besoin d'un exécutif. Il y a eu beaucoup d'erreurs et les gens que nous sommes censés représenter à l'intérieur se sentent marginalisés», a-t-il déclaré.
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