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Cuisant échec pour le parti nationaliste de Geert Wilders

Victime de sa propre campagne menée contre l'Union européenne, le populiste néerlandais Geert Wilders a subi un cuisant échec jeudi aux élections européennes.

23 mai 2014, 13:40
epa04219920 Dutch right-wing 'Partij voor de Vrijheid' (PVV) leader Geert Wilders on stage in a bar in Scheveningen, The Netherlands, 22 May 2014, reacts to the exit polls after the European elections held in The Netherlands on 22 May.  EPA/Bart Maat

Le populiste néerlandais Geert Wilders a subi un cuisant échec jeudi aux élections européennes, à la surprise générale. Victime de sa propre campagne menée contre l'Union européenne (UE), il n'a pas réussi à mobiliser ses partisans. Au total, 37% des néérlandais se sont déplacés aux urnes, comme en 2009.

La défaite de M. Wilders ne devrait pas entraver la montée attendue des populistes et eurosceptiques ailleurs en Europe, où l'on votera jusqu'à dimanche, estiment les analystes. Mais elle cristallise bien le défi de ces partis: motiver un électorat généralement peu enclin à se rendre aux urnes.

Selon un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote, le Parti pour la Liberté (PVV) n'est crédité que de 12,2% des voix. Il en avait remporté 17% cinq ans plus tôt. Le parti de Geert Wilders a désormais trois siège au Parlement, soit deux de moins.

Le PVV ne terminerait que quatrième du scrutin aux Pays-Bas, derrière les centristes de D66 (15,6%), les chrétiens-démocrates du CDA (15,2%) et les libéraux du VVD (12,3%). Les premiers résultats officiels sont attendus dimanche soir.

Grand perdant

"Contre toute attente, le PVV est le grand perdant des européennes", assurait vendredi matin le quotidien économique Financieele Dagblad. "Geert Wilders n'a pas réussi à faire de ces élections un référendum sur l'Europe", analysait pour sa part le quotidien protestant Trouw.

Et pourtant... Les sondages prédisaient un bien meilleur résultat, allant parfois jusqu'à créditer le PVV de 6 sièges de députés. Les Pays-Bas peuvent élire 26 députés sur les 751 qui siègent au Parlement européen.

"Les sondages sont réalisés sur un échantillon représentatif de la société", explique André Krouwel : "or, lors de ces élections, une partie de cet échantillon représentatif est restée à la maison".

"Pris à son propre jeu"

"Geert Wilders a aussi probablement été pris à son propre jeu", estime Bert van den Braak, chercheur en politique à l'université de Leiden (ouest). "Quand on répète à ses partisans que l'UE n'a pas d'utilité, il ne faut pas s'étonner qu'ils n'aillent pas voter".

Les thèmes européens intéressent en outre peu les électeurs traditionnels du PVV, plus sensibles à l'immigration, assure M. Van den Braak.

Connu pour ses formules tranchées, Geert Wilders a de plus été au centre d'une importante polémique. Il avait promis à ses partisans de faire en sorte qu'il y ait moins de Marocains aux Pays-Bas.

"La déclaration en elle-même n'a probablement pas eu d'influence sur les élections européennes, mais les défections au sein de son parti qui ont suivi, très certainement", soutient Bert van den Braak.

La chef du groupe PVV au parlement européen, Laurence Stassen, fait partie de ceux qui avaient alors quitté le PVV.

Percée de l'Ukip

"Je ne crois pas que le résultat de Geert Wilders est annonciateur d'un mauvais résultat des populistes ailleurs en Europe", affirme André Krouwel, politologue à l'université libre d'Amsterdam.

"Que ce soit au Royaume-Uni avec l'Ukip ou en France avec le Front national, la dynamique est différente", dit le politologue. Il donne notamment en exemple la percée de l'Ukip aux municipales britanniques organisées jeudi, le même jour que les élections européennes.

Les résultats des européennes au Royaume-Uni ne seront connus que dimanche soir. Mais ils devraient être similaires à ceux des municipales, publiés dès vendredi, selon M. Krouwel.

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