«Qui est le dernier à attendre pour le poulet?», lance une mère de famille de Miramar, un quartier cossu de La Havane. La jeune femme s’apprête à rejoindre la vertigineuse file d’attente du supermarché de «70 y 3», l’un des trois ou quatre «grands» hypermarchés de la capitale, avec ses cinq caisses enregistreuses d’un autre temps. Il est 9h30. Une centaine de personnes font patiemment la queue depuis deux bonnes heures. «Aujourd’hui, il y a des blancs de poulet», confie un grand Noir aux bras noueux.
Dans le magasin, bien des rayons sont vides. D’autres linéaires ne contiennent que des jus de f...