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Crise de l'UMP: Copé propose de revoter en 2014, Fillon rejette

Le blocage se poursuit à l'UMP, après que l'ancien premier ministre français François Fillon a rejeté la proposition de Jean-François Copé de revoter en 2014.

03 déc. 2012, 06:57
FILE - In this Oct.25, 2012 file photo, former French Prime Minister Francois Fillon, left, and French conservative party UMP secretary general Jean-Francois Cope pose for photographers before a televised debate on French television as they face each other to head the UMP party, in Saint Denis, outside Paris. A mediation effort Sunday Nov.25, 2012 failed to reconcile the Union for a Popular Movement party or figure out who's in charge, seven days after a disputed election for a new party leader. The election a week ago split party members into those leaning toward the anti-immigrant far right, represented by Cope, and those hewing to more centrist views, supporting Fillon. (AP Photo/Christophe Ena, File)

Sorti de sa retraite politique, Nicolas Sarkozy va peser de tout son poids d'ancien président pour tenter de mettre fin à la guerre des chefs à droite qui gangrène pour la troisième semaine d'affilée son ancien parti, l'UMP, première formation d'opposition en France.

Dernier épisode en date dans ce conflit, l'ex-premier ministre François Fillon a réitéré dimanche son exigence d'un nouveau vote à l'UMP "dans les plus brefs délais". Jean-François Copé, secrétaire général sortant de ce parti dont il a été proclamé président à l'issue du scrutin controversé du 18 novembre, a lui proposé de le faire en 2014.
 
M. Sarkozy avait, de son côté, auparavant fixé un ultimatum aux deux hommes qui se déchirent pour la présidence de l'UMP et dont le divorce est consommé: trouvez une solution sur un nouveau vote avant mardi ou "je dirai que vous êtes tous les deux disqualifiés" pour diriger l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
 
MM. Fillon et Copé avaient, avant lui, ainsi que l'ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, également adopté le ton martial de l'ultimatum face à cette crise politique, une des pires pour la droite française en plus de 50 ans. En vain.
 
Deux groupes
 
L'élection à la présidence de l'UMP de Jean-François Copé, tenant d'une droite dure, au terme d'un vote très serré entaché de fraudes, a accouché d'une droite divisée. Si le parti n'a pas officiellement implosé, ses députés siègent désormais à l'Assemblée nationale au sein de deux groupes parlementaires distincts selon qu'ils soutiennent M. Fillon ou M. Copé.
 
Les militants de l'UMP, obligés de suivre le "suicide en direct" de leur formation, pour reprendre les mots du quotidien conservateur "Le Figaro", plébiscitent pour leur part l'idée d'un nouveau vote.
 
François Fillon exige une "direction collégiale" pour organiser ce scrutin, M. Copé réclamant que son rival dissolve d'abord son groupe dissident à la chambre basse du Parlement. Les deux clans ont mis fin la semaine dernière à toute négociation.
 
Révision des statuts
 
Dimanche, un soutien de Jean-François Copé, l'ancien ministre de l'Education Luc Chatel, a ouvert la porte à une solution en se ralliant à l'idée d'un nouveau vote des militants. Dans une interview accordée au "Journal du Dimanche", il a proposé "l'installation immédiate d'un groupe de travail sur les statuts et l'organisation d'un nouveau scrutin".
 
M. Fillon a alors repris la balle au bond, affirmant que ses partisans étaient prêts à rencontrer "dès lundi" les proches de M. Copé. Mais, dans la soirée, ce dernier a exclu tout nouveau vote à court terme pour la présidence de l'UMP, proposant plutôt d'organiser en janvier un référendum pour demander aux militants d'accepter de revoter en 2014.
 
M. Copé souhaite également que les militants entérinent une révision des statuts du parti. Il estime que celui qui dirigera à ce moment le parti ne devra pas être le candidat du parti à la présidentielle de 2017, manière selon lui d'éviter le psychodrame actuel. L'entourage de François Fillon a peu après qualifié d'"inacceptable" la proposition de M. Coppé, jugeant 2014 trop lointain.
 
L'ex-premier ministre a, quant à lui, dit dans un communiqué "se féliciter du consensus autour du principe d'un nouveau vote et de la nécessité de redonner la parole aux adhérents de l'UMP pour sortir notre mouvement de l'impasse", tout en soulignant que "ce nouveau vote doit avoir lieu dans les plus brefs délais et dans des conditions d'organisation impartiales, équitables et transparentes pour tourner rapidement cette triste page".
 
Sarkozy "excédé"
 
C'est dans ce contexte que Nicolas Sarkozy, qui s'est longuement entretenu avec les deux hommes jeudi et vendredi, intervient. Pour l'ancien président français, ont rapporté plusieurs sources UMP, la situation a "assez duré" et chacun des deux rivaux "doit faire un pas vers l'autre". En milieu de semaine, son entourage avait fait savoir qu'il était "excédé" par cette lutte fratricide.
 
Pour l'heure, il ne s'est pas exprimé publiquement. Comme tous les anciens présidents, M. Sarkozy, en retrait de la vie politique depuis sa défaite à la présidentielle de mai, est membre de droit du Conseil Constitutionnel, mais tenu à un devoir de réserve.
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