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Corruption: Mariano Rajoy s'est "trompé" mais ne démissionnera pas

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'explique devant les députés de son pays ce jeudi sur le scandale de corruption présumée dans lequel est apparu son nom. Il a reconnu s'être trompé en faisant confiance à l'ancien trésorier de son parti mais rejette les accusations.

01 août 2013, 10:52
Le nom de Mariano Rajoy est apparu dans une affaire présumée de corruption.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, cité dans un scandale de corruption, a reconnu jeudi qu'il s'était "trompé" en "faisant confiance" à l'ancien trésorier de son parti, en prison et soupçonné d'avoir organisé une trésorerie occulte au sein du Parti populaire, de droite. Il a réaffirmé qu'il ne démissionnerait pas.

"Je me suis trompé en faisant confiance à quelqu'un qui ne le méritait pas", a dit Mariano Rajoy devant les députés, en citant le nom de Luis Barcenas, l'homme qui a tenu pendant une vingtaine d'années les finances du parti et qui aurait versé de l'argent au noir à plusieurs de ses dirigeants du parti, dont le Premier ministre lui-même.

Lors de cette intervention qui a duré une heure, il a réaffirmé qu'il ne démissionnerait pas. "Rien de ce qui est lié à ce sujet ne m'a empêché ou ne m'empêchera de gouverner". "Rien de cela ne touche, limite ou conditionne l'agenda du gouvernement", a-t-il déclaré.

Luis Barcenas, qui fut longtemps un proche de Mariano Rajoy, est en prison depuis le 27 juin pour fraude fiscale et blanchiment d'argent, dans le cadre d'une enquête sur une autre affaire de corruption. La justice a découvert qu'il avait détenu deux comptes en Suisse dotés au total de 47 millions d'euros.

Rémunérés pour leur travail

Mariano Rajoy, président du PP depuis 2004, a reconnu que le parti avait versé "des rémunérations complémentaires" à des dirigeants pour leur "travail".

Ces sommes "ont été payées pour un travail et ont été inclues dans la comptabilité. Déclarer ces revenus au fisc est une responsabilité individuelle", a-t-il ajouté.

"Démentir les mensonges"

Toutefois, Mariano Rajoy a affirmé qu'il entendait également "démentir les mensonges et les manipulations et insinuations malignes qu'ont encouragés entre autres certains dirigeants politiques", a-t-il affirmé dans son intervention.

Pour lui, il s'agit de "freiner l'érosion de l'image de l'Espagne que certains encouragent". Il a souligné que le pays était "sur le point de sortir de la récession".

Pour lui, le "retour de la confiance se fonde principalement sur la garantie de stabilité que donne le gouvernement qui a tracé une feuille de route combinant austérité et réformes, et qui bénéficie du soutien du Parlement".

Le chef du gouvernement qui, malgré sa confortable majorité absolue au Parlement, s'explique alors qu'il se retrouve en posture difficile, aux prises avec des soupçons de corruption qui, en pleine crise économique, ont déjà entamé sa crédibilité.

Plus de 25'000 euros par an

Le scandale, du nom de Luis Barcenas, intendant puis trésorier de 1990 à 2009 du PP, présidé par Mariano Rajoy depuis 2004, a éclaté en janvier avec la publication dans la presse de documents révélant une présumée comptabilité parallèle au sein du parti.

Le nom de Mariano Rajoy est apparu pour la première fois le 31 janvier dans des notes publiées par El Pais, devenues célèbres sous le nom des "notes de Barcenas".

Selon ces documents, le chef du gouvernement aurait perçu, entre 1997 et 2008, "des paiements pour un montant total de 25'200 euros par an" provenant de dons de chefs d'entreprises privées.

Le journal El Mundo a calculé récemment que c'est une somme totale de "343'700 euros" que l'ex-trésorier aurait destinée à Mariano Rajoy durant une vingtaine d'années.

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