Un avion de surveillance maritime chinois, un bimoteur Harbin Y-12, est entré peu après 11h00 locale (03h00 suisses) dans l'espace aérien japonnais à proximité de l'île d'Uotsuri.
Le Japon dénonce cette première violation de son espace depuis l'aggravation de ce conflit territorial en septembre.
Tokyo a protesté contre ce survol jugé "extrêmement regrettable" mais qualifié de "parfaitement normal" par Pékin qui revendique cet archipel de mer de Chine orientale administré par le Japon.
Des chasseurs F-15 japonais ont été immédiatement dépêchés sur place, a précisé le porte-parole du gouvernement, Osamu Fujimura, qui n'a pas fait état d'incident entre les avions des deux pays.
Première violation
Depuis l'aggravation du conflit territorial il y a trois mois, des navires chinois de surveillance maritime et de l'administration des pêches croisent quasiment tous les jours à proximité ou dans les eaux territoriales des îles Senkaku, revendiquées avec force par Pékin sous le nom de Diaoyu.
Mais c'est la première fois que la Chine envoie un avion aussi loin. D'après le ministère japonais de la Défense, il s'agit même de la toute première violation de l'espace aérien nippon par un avion chinois.
En plein campagne électorale pour les élections législatives de dimanche, le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a réagi en demandant une surveillance "particulière" des îles Senkaku, situées à 200 km à l'est des côtes de Taïwan, qui les revendique également, et à 400 km à l'ouest de l'île d'Okinawa (sud du Japon).
Souveraineté chinoise
Le gouvernement chinois a pour sa part réaffirmé sa souveraineté sur ce territoire. "Le survol des îles Diaoyu par des avions de surveillance maritime chinois est parfaitement normal", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei.
"La Chine demande au Japon d'arrêter ses activités illégales dans les eaux et l'espace aérien des îles Diaoyu", a ajouté M. Hong.
Ce différend territorial s'est envenimé en septembre après la nationalisation d'une partie de ces îles par le Japon, rachetées à un propriétaire privé nippon.
L'action de Tokyo a provoqué une vague anti-japonaise en Chine aux graves conséquences économiques. Les ventes de voitures de marque Honda, Toyota ou Nissan se sont notamment effrondrées.
Jubilé du sac de Nankin
L'incursion chinoise s'est produite le jour du 75e anniversaire du sac de Nankin, symbole d'humiliation dans l'Histoire de la Chine, au cours duquel des dizaines de milliers de civils et de militaires chinois avaient été tués par les troupes japonaises.
"L'anniversaire pourrait refroidir les relations encore plus. Pour l'instant, il est difficile de voir des signes d'amélioration", constate Wu Jinan, de l'Institut des relations internationales de Shanghai.