Ciolek inflige un camouflet à Sagan, Cancellara 3e

Fabian Cancellara est passé une nouvelle fois près de la victoire à Milan - San Remo après ses deux deuxièmes places en 2011 et 2012. Le Bernois a pris la 3e place du sprint derrière l'Allemand Gerald Ciolek et le Slovaque Peter Sagan, grand battu du jour dans une épreuve disputée dans des conditions dantesques.

17 mars 2013, 18:34
Fabian Cancellara va lancer sa saison dimanche au Tour du Qatar et enchaînera ensuite avec le Tour d'Oman.

Cette 104 édition de Milan - San Remo entrera dans la légende  pour avoir été amputée d'une cinquantaine de kilomètres en raison  de conditions climatiques hivernales. Le col du Turchino étant  enneigé et les organisateurs ont préféré neutraliser la course à  Ovada après 117 km. La pluie qui avait douché les coureurs depuis  le départ devant le Dôme s'était transformée en neige plus au sud.  Les coureurs ont alors pris place dans leur bus d'équipe et ont  rejoint Cogoleto au bord de la mer à 126 km de l'arrivée.  

Lors du deuxième départ, les six échappés de la première heure  sont partis avec un avantage de 7'10'' dans le froid (6 degrés). Ce  groupe où l'on retrouvait le Danois Lars Bak et l'Espagne Pablo  Lestras a tenu jusqu'à 30 km de l'arrivée pour les plus vaillants  d'entre eux. Auparavant, Tom Boonen et Vincenzo Nibali avaient  préféré mettre pied à terre.  

A qui perd gagne  

Dans la descente de la Cipressa, Philippe Gilbert a commencé à  se détacher irrésistiblement. Mais le champion du monde était  surveillé de près par Cancellara et Sagan. Le Français Sylvain  Chavanel en profitait pour sortir en compagnie du champion de  Russie Eduard Vorganov et du champion de Grande-Bretagne, Ian  Stannard. Le trio comptait alors 27'' d'avance sur le peloton des  favoris au bas du Poggio, dernière difficulté de la journée, à 10  km de la ligne d'arrivée.  

Au sommet, Chavanel et Stannard possédaient encore quelques  secondes d'avance sur Cancellara, passé à l'attaque. Dans la  descente, Sagan a repris la tête du groupe de chasse derrière le  duo. Le Slovaque avait dans sa roue Cancellara, Ciolek, et Luca  Paolini. La jonction s'est effectuée à 3,5 km de la ligne.  Commençait alors un jeu du chat et de la souris entre Sagan et les  autres. En particulier, Cancellara, qui voue au Slovaque une solide  inimitié depuis deux saisons. Le Bernois n'a pas pris un relais,  quitte à tout perdre quand Stannard a attaqué à deux reprises.  

Sagan a dû mener la plupart du temps. Il n'a pas hésité à lancer  le sprint de loin mais il manquait de force dans les derniers 100 m  et était remonté sur son côté gauche par Ciolek. Cancellara n'était  pas loin de «sauter» le Slovaque sur la ligne. «Je suis déçu parce  que je suis devant mais je rate mon sprint. Quand Chavanel a  produit son effort dans le sprint, j'ai anticipé car je sais qu'il  va vite. Ciolek m'a surpris. Les autres équipes ont couru en  fonction de nous. La rivalité avec Cancellara ? Non, ça n'explique  pas le résultat. J'ai commis une erreur dans le sprint», relevait  Sagan.  

De son côté, Cancellara a prouvé qu'il tenait la condition avant  des classiques plus sélectives comme le Tour des Flandres et Paris  - Roubaix.  

L'Allemand de Cologne (26 ans) court cette saison pour l'équipe  sud-africaine MTN Qhubeka, qui avait décroché une invitation pour  disputer la «Primavera». La saison dernière, il portait les  couleurs de la formation Omega Pharma. Il a été sacré champion du  monde espoirs en 2006 mais est vainqueur pour la première fois de  sa carrière d'une grande classique.